Il existe d'autres façons de prier que l'adoration eucharistique… et il est vrai que celle-ci n'a pas toujours existé dans l'Église.
il est bon, naturellement, de prier chez soi… mais le changement de lieu est également une aide : faire une démarche, prendre un rendez-vous avec le Seigneur, et sortir de chez soi.
Choisir une heure dans la semaine, de jour ou de nuit, et s'inscrire sur un tableau, c'est prendre un engagement vis à vis de soi-même et vis à vis de la communauté paroissiale.
Un tel engagement est une chance, on pourrait dire une "Béatitude", du fait qu'on ne se demande plus s'il faut le faire ou non, si c'est une bonne idée, si on a le temps, si c'est vraiment une priorité… on a plongé : on a fait le choix, et on s'y tient !
D'autre part, le fait d'exposer l'Eucharistie est une aide… Certains vous diront que c'est une solution de facilité.
Eh bien, admettons que nous sommes des petits, et que nous avons besoin de ces facilités qui viennent au secours de nos faiblesses.
L'adoration eucharistique n'est pas une dévotion individualiste, c'est, au contraire, une prière ecclésiale.
Des diverses formes de prière silencieuse, c'est, peut-être, l'une des plus communautaires et des plus ecclésiales.
C'est une prière dans laquelle nous nous retrouvons, dans un lieu d'Eglise… non pas seuls, mais en présence de ceux qui ont le même désir de faire la rencontre du Christ. C'est une prière qui met le Christ au centre de la vie de la Paroisse… et en cela, c'est une prière véritablement ecclésiale.
Une communauté est ecclésiale quand elle est centrée sur le Christ.
Cette prière peut prendre des formes diverses… mais elle est avant tout, une rencontre du Christ : la rencontre de celui qui nous aime tels que nous sommes… et qui, en même temps, nous appelle à nous convertir, parce que, se convertir, c'est répondre à son amour… et si Dieu attend quelque chose des hommes, c'est d'être aimé en retour.
La peur n'a jamais converti personne. L'amour, loin d'être un obstacle à la conversion, est le seul chemin de conversion : "Celui qui m'aime, celui-là, observera ma parole." (Jean 14,23)
L'adoration, et la prière en général, est le fondement principal de la mission :
elle nous situe en face du Christ… et là, on comprend que l'évangélisation, c'est mener nos frères vers le Christ.
L'adoration ne doit pas être pratiquée à la sauvette, comme une chose honteuse !
Si l'on peut convaincre un proche de prendre un temps d'adoration, on l'aura aidé à se mettre en face du Seigneur… et, ayant fait cela, on pourra se retirer: on pourra s'en remettre au Christ, en se disant qu'il saura toucher les coeurs bien mieux que nous.
Ainsi, l'adoration, avec sa dimension publique et visible, n'est pas seulement un préalable à l'évangélisation… elle constitue, elle-même, une forme d'évangélisation.Quoi de plus sain, pour une communauté qui veut évangéliser, que de donner à la personne du Christ et à l'amour du Christ une place centrale dans la vie paroissiale. Il y a évidemment d'autres façons d'être missionnaire… On en a souvent parlé… mais l'adoration est une des façons de le faire.
Si nous pouvons rétablir dans la Paroisse, comme c'était le cas à l'origine, une adoration permanente, tout au long de la journée, et si possible, de la nuit, ce sera un bon effort de Carême pour chacun de nous et pour notre paroisse.
Saint Paul écrit aux Corinthiens, au chapitre 13 de sa première épître, que les plus grands sacrifices, sans amour, ne sont rien !
Etre fidèle à l'adoration, c'est un effort… et c'est évidemment un acte d'amour.
Publié le 2007-02-11