Les accidents sont-ils des punitions ?

3ème dimanche de Carême de l'année C

Les 18 morts de l'accident de la tour de Siloé étaient-ils plus coupables que les autres… et donc punis par Dieu ?
Non, ils n'étaient pas plus coupables… et ils n'étaient pas punis par Dieu… c'était un accident !
Jusque-là, la réponse de Jésus ne nous surprend pas… c'est à peu près ce que nous aurions dit !

Mais avaient-ils mérité une telle mort ?
A cette question, la réponse de l'Évangile est très éloignée de celle que donneraient la plupart de nos contemporains.
"Je vous le dis, si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière." (Luc 13,5)

Les 18 personnes qui étaient à ce moment-là au pied de la tour de Siloé ne sont pas mortes parce qu'elles le méritaient… mais en quel sens ?
Parce que si Dieu nous traitait selon ce que nous méritons, tout Jérusalem aurait dû mourir avec eux… c'est la réponse de Jésus !
Chercher une culpabilité pour expliquer un accident n'est pas une bonne piste, non pas parce que nous serions innocents… mais pour une tout autre raison : parce que Dieu ne nous traite pas selon notre culpabilité.

Jésus nous invite à ne pas interpréter les accidents comme des punitions… pour une raison qui est à l'opposé de la "sagesse" de ce monde… si les accidents étaient la punition du péché, ils seraient immensément plus nombreux !
Dieu ne change pas les lois de la nature pour punir les coupables… il laisse aller jusqu'à son terme le cours naturel des événements… et quelles que soient nos fautes, il nous laisse, jusqu'au dernier moment la possibilité de recevoir son pardon.
Il est comme un jardinier qui laisse une chance, jusqu'à l'extrême limite, au figuier le plus improductif.
Par amour, if est prêt à aller jusqu'à la limite du raisonnable.

Mais s'il patiente, gardons-nous de croire que la vie, la santé, le bonheur, sont des droits… et gardons-nous de croire que son pardon est un droit : rien n'est plus gratuit que le pardon de Dieu.
Les accidents ne sont pas des punitions de Dieu… parce que Dieu, heureusement pour nous, ne nous traite pas selon nos droits !
La patience de Dieu ne doit, en aucun cas, nous faire oublier la gravité du péché. Tout l'Evangile nous révèle sa gravité… mais loin de nous enfermer dans l'obsession du péché, il nous invite à comprendre la tendresse de ce Dieu qui patiente et pardonne… et il nous invite à nous laisser réconcilier avec lui.

Retour aux archives

Publié le 2007-03-11