Transfiguration

2ème dimanche de Carême de l'année B

Jésus les emmène sur une haute montagne… Saint Marc ne dit pas laquelle… parce qu’il n’y a pas de montagnes en Galilée !
Mais il y a une très belle colline d’où l’on voit toute la région alentour… où les chrétiens vont en pèlerinage.
Saint Marc parle d’une haute montagne, parce qu’il veut nous faire penser à une autre montagne : le Sinaï.
C’est pourquoi également Moïse et Elie apparaissent aux côtés de Jésus : ce sont les seuls à qui Dieu s’était manifesté sur le mont Sinaï.

Souvent, l’Évangile nous laisse entendre que Jésus est le nouveau Moïse… mais ici, on voit qu’il est bien plus que Moïse.
Sur le Sinaï, Dieu était apparu à Moïse dans sa gloire.
Ici, c’est Jésus lui-même qui apparaît dans la gloire… et Moïse semble très petit à côté.
Autrefois, Dieu avait donné ses commandements à Moïse d’une façon très détaillée… alors qu’ici, la voix du Père n’entre pas dans les détails… il n’y a plus qu’un seul commandement :
“Ecoutez-le… Celui-ci est mon Fils bien aimé, écoutez-le.”
C’est la seule parole du Père dans le Nouveau Testament… c’est tout ce qu’il a à nous dire… tout le reste, c’est le Fils qui doit nous le dire.

Et vous avez remarqué également que la seule parole de Marie qu’on trouve dans l’Evangile en dehors des récits de l’enfance, nous donne un message tout proche : “Faites tout ce qu’il vous dira.” (Jn 2,5)

L’important, ce n’est pas de dire… c’est de faire : “Il ne suffit pas de me dire : Seigneur, Seigneur, pour entrer dans le règne de Dieu, il faut faire la volonté de mon Père qui est dans les Cieux.” (Mt 7,21)

Un jour, une femme dit à Jésus : “Heureuse celle qui t’a porté et allaité !” Mais lui, il dit : “Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique.” (Luc 11,27-28)
C’est le message de la transfiguration.

La transfiguration n’a duré que quelques instants dans la vie terrestre du Christ… mais cette manifestation de sa gloire divine n’est pas un accident… ce n’est pas une anomalie… en fait, ce jour-là, il montre son vrai visage : il manifeste sa personnalité véritable… qui est une personnalité divine.

Il est homme… mais cet homme-là est une personne divine.
C’est aussi une anticipation de sa Résurrection à venir… c’est pourquoi Jésus demande à ses disciples de ne pas en parler avant sa résurrection d’entre les morts.

Vous remarquez que les disciples se demandent ce que peut signifier : “Ressusciter d’entre les morts”.
Parler de résurrection, pour eux, cela n’annonce rien de bon… cela veut dire qu’il leur annonce sa mort.
Pierre le prendra par la manche pour lui expliquer que ce n’est pas ce qu’on attend du Messie… et Jésus lui dira : “Eloigne toi de moi Satan, tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes.” (Mt.16,23)… Alors que, peu avant, Jésus lui avait dit : “Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église”… de quoi prendre un chaud et froid !

Ce jour-là, Pierre a été bien secoué… et il finira par comprendre.
Que le Fils de Dieu donne sa vie pour nous, Pierre l’acceptera… et nous aussi, d’ailleurs, on l’accepte assez bien… on a des croix autour du cou… accrochées au mur… un peu partout… pour nous, la mort de Jésus sur la croix n’est plus un problème.
Ce qui nous fait problème… c’est que parfois, nous aussi, on doit passer par la croix et par les épreuves.

Jésus nous dit : «Celui qui ne veut pas porter sa croix et marcher à ma suite, ne peut pas être mon disciple.»

C’est un message qu’on trouve même dans les Béatitudes :
«Bienheureux ceux qui pleurent… ceux qui sont affligés par la souffrance… ils seront consolés.»
Ceux qui acceptent ce message sont Bienheureux… ce qui veut dire qu’ils ont de la chance… ils partagent tout un aspect de la destinée du Fils de Dieu… ils marchent à sa suite… ils l’accompagnent même dans les difficultés et les souffrances… et ils savent qu’ils sont appelés à partager sa gloire divine.
“Il n’y a pas de commune mesure, dit Saint Paul, entre les souffrances du temps présent et l’immensité de la gloire qui doit nous être manifestée.”
En fait, ils sont appelés à partager sa condition de Fils de Dieu.

C’est le message qu’on retrouve dans la dernière des Béatitudes… qui est aussi la plus développée :
«Bienheureux si vous êtes persécutés (mal vus, déconsidérés) à cause de moi… à cause de la justice (= de votre fidélité à l’Evangile)… votre récompense sera grande dans les cieux.»

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