La femme adultère - Homélie pour une Messe d’enfants

5ème dimanche de Carême de l'année C

L’Évangile raconte l’histoire d’une femme qui avait fait un adultère… c’est un péché de grande personne… mais les enfants savent bien ce que c’est.
Dans les films autorisés aux enfants, on voit presque tous les jours des histoires de maris qui n’aiment plus beaucoup leur femme… et qui aiment une autre femme… ou des histoires de femmes qui n’aiment plus leur mari… et qui aiment un autre homme.
Dans les films, on veut nous faire croire que c’est très bien… mais les enfants savent que si un papa et une maman ne s’aiment plus et se séparent, c’est une grande tristesse pour eux et pour leurs enfants.

Les enfants ont besoin d’un papa et d’une maman qui les aiment… et qui s’aiment l’un l’autre.
Et Dieu est d’accord avec les enfants. Jésus disait : «Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas.» Il parlait du mariage : quand un homme et une femme sont mariés, c’est Dieu qui les unit… ils ne doivent pas se séparer.

Donc, cette femme avait commis un adultère… elle avait trompé son mari… Les hommes qui l’ont arrêtée pensent que c’est un grand péché… et Jésus est d’accord avec eux… mais ils voudraient aussi que Jésus la condamne et qu’il la punisse.

Ils disent : «Dans la Loi, Moïse nous a commandé de lapider ces femmes là.»… lapider, c’est tuer à coups de pierres.
C’était une ancienne loi… qui n’était pas seulement pour les femmes, mais aussi pour les hommes.
Mais, en fait, à l’époque de Jésus : il y avait des siècles qu’on ne lapidait plus ni les hommes, ni les femmes adultères.
D’ailleurs l’Evangile dit bien : “Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser.”
Ils veulent accuser Jésus de désobéir à la loi.

Mais Jésus leur dit : «D’accord, puisque vous voulez observer la loi, allez-y, Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il jette la première pierre.»
Et là, “Ils s’en allaient l’un après l’autre en commençant par les plus âgés.”
Ils étaient venus pour accuser la femme… et aussi pour accuser Jésus de désobéir à la loi… et voilà que Jésus les a obligés à réfléchir.

Ils ne voyaient que le péché de la femme… mais Jésus les a obligés à regarder dans leur cœur, et à voir leur péché… Ils n’avaient peut-être pas fait le même péché que la femme… mais ils ont compris qu’ils n’étaient pas meilleurs… et qu’ils n’avaient pas le droit de juger.
Ils ont vraiment vu clair… ils sont devenus sincères avec eux-mêmes.
Tout ce qu’on peut souhaiter, c’est que les chrétiens d’aujourd’hui soient toujours aussi lucides et sincères avec eux-mêmes.

Jésus disait : “Ne jugez pas, pour n’être pas jugés.”
Il disait ça… pas seulement pour les grandes personnes… mais aussi pour les enfants.

Vous avez peut-être rencontré des grandes personnes ou des enfants qui se disent chrétiens et qui sont des mauvaises langues… qui passent leur temps à juger et à critiquer… c’est très grave… il n’y a rien de tel pour détruire une famille… ou pour détruire une communauté chrétienne.
On croit que les enfants ne peuvent pas faire de grand péché… mais un enfant qui passe son temps à dire du mal ou à injurier… pas seulement ses copains, mais même ses parents… c’est très grave.

Et ne dites pas que les péchés en parole sont des petit péchés : ce sont toujours des péchés contre l’amour… qui est le grand commandement.
Ce sont des péchés qui peuvent servir de test.
Des fois on se demande : «Qu’est-ce que vaut ma vie chrétienne… est-ce que je suis vraiment disciple de Jésus ?»
Pour le savoir, il y a un test… Je ne l’ai pas inventé : c’est un test qu’on trouve dans le Nouveau Testament… dans la lettre de saint Jacques.

Saint Jacques a écrit : «Celui qui maîtrise sa langue est parfait.»
Celui qui retient sa langue… celui qui se retient de dire du mal… est vraiment disciple de Jésus… et il donne envie d’être chrétien.

Dans l’Évangile, ceux qui voulaient condamner la femme… finalement sont partis en commençant par les plus âgés.
Ça, c’est pour les adultes… s’ils ont un peu de mémoire, ils n’auront plus envie de juger les autres.
Si on regarde son passé, cela nous coupe l’envie de juger !

C’est une chance pour nous que Dieu ne soit pas aussi impitoyable que nous… quand nous jugeons les autres.
Dieu n’est pas impitoyable… Comment on le sait ?
Pour connaître les sentiments de Dieu, il suffit de regarder Jésus.
Il dit : «Moi, je ne te condamne pas, va, et désormais, ne pèche plus.»
Dieu n’a qu’une envie, c’est de pardonner… mais, pour cela, il faut que nous aussi, on ait envie d’être pardonnés.
Jésus ne dit pas à la femme : «Ne t’en fais pas, c’est pas très grave.»
Il lui dit : «Ne pèche plus.» Il dit que c’est un péché, et il lui dit d’arrêter !

Elle se rend bien compte qu’elle a besoin d’être pardonnée.
Mais ce qui est plus extraordinaire, c’est que les autres aussi comprennent qu’ils ont besoin d’être pardonnés… au début, ils voulaient condamner la femme… et finalement ils s’en vont l’un après l’autre… à mesure qu’ils comprennent !

Jésus disait : «Je ne suis pas venu pour des gens parfaits, mais pour des pécheurs.» Et quand on entend ça, on a envie de lui dire : «Alors, Seigneur, tu es venu pour moi.»
Dieu n’a pas envie de condamner… il aime pardonner.
La seule condition pour qu’il nous pardonne… c’est qu’on décide d’arrêter… et qu’on lui demande pardon.
On ne voit pas comment il pourrait être plus indulgent !
Quand on lui on lui demande pardon… il faut imaginer que Dieu nous prend dans ses bras… son bonheur, c’est de nous pardonner.

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