L'Évangile

Frères et sœurs, chaque Parole de l’Écriture Sainte étant une Parole de Dieu, on doit dire que la Bible est tout entière sans erreur.
Il est vrai qu’il nous arrive de mal comprendre tel ou tel passage, parce que nous ne saisissons pas bien les intentions de celui qui l’a écrit.
Nous avons également l’idée qu’un texte qui dit la vérité doit être un texte historique !
En réalité, il y a beaucoup de textes, dans la Bible, qui n’ont rien à voir avec l’histoire : il y a des livres de prière comme les Psaumes… des recueils de proverbes dans les livres de Sagesse… il y a les livres des prophètes qui sont des livres de consolation dans les difficultés et des invitations à se convertir… il y a des contes théologiques comme l’histoire de Jonas… des poèmes d’amour comme le Cantique des Cantiques… des recueils de lois comme les cinq premiers livres de la Bible… et il est vrai qu’il y a aussi des livres qui racontent l’histoire d’Israël et de ses rois, mais avec la conception de l’histoire que les hommes pouvaient avoir il y a 2500 ans, et qui n’est pas exactement celle qu’on enseigne aujourd’hui dans nos universités !

Pour comprendre ces textes, il y a donc un secret, que nous disait Pie XII dès 1943 : il faut se mettre à la place des auteurs de ce temps, pour comprendre leur façon de parler et leurs conventions littéraires.

Quand Jésus imagine une parabole, nous savons que son récit est une fiction… et, en même temps, que c’est une Parole de Dieu et une vérité… parce que nous savons ce qu’est une parabole, et nous comprenons ce qu’il veut dire.

Il n’y a pas d’autre secret : pour comprendre la Parole de Dieu, il faut comprendre ce que veulent dire les hommes qui l’ont mise par écrit.
Ce sont des hommes inspirés par Dieu… tout ce qu’ils veulent nous dire est une Parole de Dieu… ce qui est vrai pour tous ceux qui ont parlé ou écrit dans la Bible, mais qui est particulièrement évident dans le cas de Jésus, lui qui est la Parole de Dieu venue en personne :
“Le Verbe (la Parole) s’est fait chair, et il a habité parmi nous,
et nous avons vu sa gloire : cette gloire qu’il tient du Père,
lui le Fils unique, plein de grâce et de vérité.” (Jn 1,14)

Je vous rappelais, la dernière fois, que Jésus n’avait pas écrit, ni demandé d’écrire à ses disciples… il n’a pas fait une Écriture, mais il a fait une Église : une communauté d’hommes et de femmes.
C’est à son Église qu’il a confié la Bonne Nouvelle et les Sacrements.
Il a donné les Sacrements à son Église, parce qu’il veut rester présent au milieu de ses disciples.
Il s’est fait homme pour venir à notre rencontre… et il a fait les Sacrements pour continuer à être proche de chacun de nous.
Chaque Sacrement est vraiment une rencontre du Christ.
C’est à l’Église également que Jésus a confié sa Bonne Nouvelle.
Chacune de ses paroles était une Parole de Dieu… et afin que cette parole soit transmise, il a donné l’Esprit Saint à son Église, pour qu’elle reste totalement fidèle : “Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira vers la vérité tout entière.” (Jean 16,13)

Le mot “Tradition” veut dire “transmission”.
Jésus a donné son Évangile à son Église, pour qu’avec l’Esprit Saint, elle transmette fidèlement cette “Bonne Nouvelle”.
Dans les premiers temps de l’Église, le Nouveau Testament n’existait pas : il n’y avait que les Sacrements et la Tradition venue de Jésus.
Ce qui veut dire que l’Église a pu exister sans le Nouveau Testament… mais jamais sans la Tradition !

Les premiers disciples de Jésus ont commencé par annoncer cette Bonne Nouvelle. Presque tous savaient lire et écrire… mais ils n’étaient pas, avant tout, des écrivains, ils étaient d’abord des Apôtres et des Pasteurs.
Jésus leur avait dit de baptiser, d’évangéliser, et après leur avoir donné son Corps, il leur avait dit : “Faites ceci en mémoire de moi !”… alors, ils ont baptisé, ils ont annoncé l’Évangile, et ils ont célébré l’Eucharistie.

Mais naturellement, comme tous les prédicateurs, ils ont préparé leurs sermons… ils se sont fait des aide-mémoire en notant des paroles de Jésus. Ils se sont passé leur notes… les uns se rappelaient telle parole de Jésus, d’autres se souvenaient d’une guérison ou d’une rencontre.
Peu à peu, il y a eu des collections de paroles, et des collections d’épisodes de la vie de Jésus ou de miracles, qui ont commencé à circuler dans les communautés chrétiennes.
Les premiers grands récits ont été ceux de la Passion et de la Résurrection… ensuite on a mis par écrit d’autres moments de sa vie.
Dans les années 70, une quarantaine d’années après la Résurrection, on s’est retrouvé avec 4 grandes collections… qui étaient les 4 Évangiles.

Mais, avant cela, dans les années 50, avant même que les Évangiles aient pris leur forme définitive, Saint Paul a écrit ses premières lettres.
Les communautés fondées par Saint Paul se connaissaient, et elles savaient que les Corinthiens, ou les Philippiens avaient reçu des lettres… et elles n’ont pas tardé à les recopier et à se les échanger.

Ainsi, vers la fin du premier siècle, l’Église s’est retrouvée avec un ensemble d’écrits… elle a fait un tri… et elle a jugé qu’un certain nombre de ces écrits étaient la parfaite expression de la Tradition qu’elle avait reçue de Jésus… et qu’ils étaient Parole de Dieu, au même titre que l’Ancien Testament.
C’est donc l’Église de Jésus, assistée de l’Esprit Saint, qui a le pouvoir de nous dire quels écrits constituent la Parole de Dieu.
Je vous invite donc à relire les quatre Évangiles : c’est la parole du Christ que son Église nous a transmise.

Frères et sœurs, que le Seigneur Jésus vous bénisse… qu’il vous fasse aimer son Église… qu’il vous remplisse de son Esprit.

JCP

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