Frères et sœurs, il arrive que nos cellules traversent des moments difficiles, et samedi dernier certains se demandaient pourquoi les paroissiens de Viroflay n’étaient pas plus nombreux à se joindre à nous.
Abandonner un tel projet serait une triste façon de célébrer la Pentecôte.
Cela voudrait dire que chacun se résout à laisser dormir la grâce de sa Confirmation, ou se contente de n’en faire usage que pour essayer de transmettre la foi à ses enfants.
Il faut le faire, c’est votre première mission… mais, si la nouvelle évangélisation demandée par les successeurs de Pierre n’est pas un vain mot… avec la puissance de l’Esprit on devrait pouvoir faire plus.
En choisissant d’être missionnaires, nous entrons dans ce qu’on a souvent appelé, à la suite de saint Paul, un combat spirituel : “Nous ne combattons pas de façon purement humaine. Non, les armes de notre combat ne sont pas d’origine humaine, mais leur puissance vient de Dieu.” (II Cor. 10,4)
On peut parler d’un combat, parce que celui qui choisit de sortir de sa tranquillité et de marcher à la suite du Christ rencontre toutes sortes d’épreuves et de tentations.
Jésus promet la joie et la paix… mais jamais seules… avec la croix !
Ce qui, dans notre règle de vie, peut être source des plus grandes joies, peut aussi être vécu, certains jours, comme une croix : qu’il s’agisse de l’adoration, de nos rencontres hebdomadaires, ou de la mission.
“Celui qui ne porte pas sa croix et ne marche pas à ma suite ne peut pas être mon disciple.” (Lc 14,27)
“Vous tressaillez d’allégresse, écrit saint Pierre, même s’il faut que, pour un peu de temps, vous soyez affligés par diverses épreuves”… ainsi est éprouvée notre foi… de même que l’or est éprouvé par le feu. (I Pet. 1,6-7)
Le passage difficile que nous vivons est peut être une épreuve qui va purifier notre regard et nos projets, nous aider à découvrir que la mission ne peut pas être uniquement notre œuvre, mais celle de l’Esprit, écartant, si c’est nécessaire, l’idée que l’appartenance aux cellules nous ferait entrer dans la catégorie des super-cathos.
On ne peut être missionnaire qu’avec un cœur de pauvre… en devenant totalement serviteurs de l’Esprit.
Si nous prenons conscience, vous et moi, de notre impuissance à transmettre l’Évangile… et si nous découvrons à quel point nous avons besoin de la guérison de l’Esprit… cette épreuve aura peut-être été une chance pour notre communauté.
Le déroulement de nos réunions prévoit une prière de guérison, pour ceux qui la demandent, à la fin de la rencontre.
La demander, c’est reconnaître sa pauvreté : c’est être dans la vérité.
Une chose est certaine : sans l’Esprit Saint, ni la foi ni la charité, ni aucun progrès dans la sainteté ne sont possibles… et moins encore la mission.
L’Esprit est le moteur de toute notre vie de disciples du Christ : il réalise en nous la totalité de cette vie nouvelle, filiale et éternelle.
«Tous … nous avons été plongés dans l’unique Esprit … tous nous avons été désaltérés par l’unique Esprit.» (I Cor. 12,13)
Le message de ces dimanches du temps pascal, c’est que les disciples, avant la Pentecôte, avaient la foi et qu’ils étaient remplis de charité : ils avaient tout cela sans trop réaliser que c’était l’œuvre de l’Esprit… mais, par contre, ils n’étaient pas missionnaires.
On peut avoir la foi et la charité… mais on ne peut pas être missionnaire si l’on n’a pas compris et admis que c’est l’œuvre de l’Esprit.
C’est la conversion de l’intelligence et du cœur qui leur a été demandée, et c’est peut-être celle qui nous est demandée.
Il serait bon de prévoir une rencontre de tous avant les vacances… autre que le pique-nique de fin d’année… une rencontre un soir, qui remplacerait, cette semaine-là, votre réunion de cellule.
Cela pourrait être, si vous en êtes d’accord, une prière à l’Esprit Saint pour lui demander notre guérison.
Que Dieu vous bénisse… que son Esprit vous sanctifie et vous guérisse pour que vous portiez du fruit et soyez rayonnants de son Évangile.
JC.P.
Publié le 2010-05-17