Moïse - 2

Il est difficile de dater l’histoire de Moïse et de la sortie d’Egypte.
On peut dire qu’il a été le premier des prophètes d’Israël, et que, pour ceux qui ont mis par écrit les cinq livres du Pentateuque (entre le 7ème et le 5ème siècle avant Jésus Christ), il était de loin le plus important.

Dieu se révèle à lui sous le nom de “Yahvé”, ce qui veut dire : “Il est”.
Ainsi, le Dieu personnel d’Abraham, Isaac et Jacob, devient le Dieu de tout le peuple… il sera leur Dieu et ils seront son peuple particulier.
«Tu n’adoreras pas d’autre Dieu que moi… car moi, Yahvé ton Dieu, je suis un Dieu jaloux.» (Ex. 20,3-5) Celui qui était le “Dieu personnel” des Patriarches attend de son Peuple un amour exclusif : les fils d’Israël ne doivent pas adorer les autres dieux.

Par la suite il comprendront que Yahvé n’est pas seulement le Dieu d’Israël, mais le Dieu de l’univers… avec Elie (9ème siècle) et Isaïe (8ème siècle) qui seront les premiers monothéistes, mais aussi avec les auteurs des deux premiers chapitres de la Genèse (entre le 7ème et le 5ème siècles).
Cependant, la conversion d’Israël prendra du temps et supposera qu’ils traversent de nombreuses épreuves. En fait, ce n’est qu’avec la déportation à Babylone (au 6ème siècle), le retour à Jérusalem et la reconstruction du Temple, qu’ils reconnaîtront Yahvé comme le Dieu unique et renonceront à rendre un culte aux autres dieux et déesses, Cananéens ou Phéniciens.

Les mythes religieux d’Egypte et de Babylone racontaient l’histoire des dieux : leur naissance, leur parenté, leurs aventures et leurs rivalités !
Le Dieu d’Israël est unique… et il n’a pas d’histoire ! Il est l’Existant qui conduit l’histoire des hommes… à la fois tout puissant et très proche.
Il ne se manifeste pas dans les phénomènes naturels et les saisons, comme les dieux de la fécondité ou de la végétation : mais dans l’histoire qu’il dirige : il conduit son peuple comme un berger plein d’attentions !

Celui qui parle à Moïse est un Dieu proche et attentif : «J’ai vu la misère de mon Peuple… j’ai entendu son cri… je connais ses angoisses… je suis descendu pour le délivrer.» (Exode 3,7-8)
Yahvé est le Rédempteur d’Israël. Un “rédempteur”, dans le monde ancien, c’était celui qui rachetait un esclave pour lui rendre la liberté.
Le Dieu d’Israël a racheté son peuple de l’esclavage… et il lui a donné ses Commandements, qui sont le chemin de la liberté.

Aucun prophète ne peut surpasser celui qui a transmis les Commandements de Dieu. Les quatre premiers donnent à Yahvé la priorité. Les 6 derniers disent tout ce qu’on ne doit pas faire à son prochain… et le livre du Lévitique comprendra que ce sont des exigences de l’amour. Il ajoutera : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même.” (Lév. 19,18)
Ce qui suppose la fidélité aux commandements, mais, en même temps, les résume et les dépasse… parce que l’amour n’a pas de limite.

Le Livre du Deutéronome (6,5), lui aussi, résume et dépasse les quatre premiers commandements : “Écoute, Israël. Le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces commandements que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur.” (Dt. 6,4-6)

Nos contemporains opposent souvent les commandements, qui relèvent de l’Ancien Testament, et qu’ils estiment dépassés… à la loi d’amour qui serait la loi nouvelle de l’Évangile. Une telle opposition montre qu’ils ne connaissent ni l’Ancien ni le Nouveau Testament.

On a vu que Jésus n’a pas aboli les commandements : ils sont, au contraire le chemin qui conduit à la vie éternelle : “Si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements.” (Mt. 19,17)

Quant à la loi d’amour, ce n’est pas une nouveauté de l’Évangile : c’est un héritage que Jésus reçoit de l’Ancien Testament.
Non seulement, il transmet fidèlement cet héritage, mais le définit comme le “grand commandement” : l’expression de ce que Dieu attend de l’homme avant toute chose… qui résume la Loi et les prophètes.
Autrement dit, selon Jésus lui-même, le message essentiel de la Bible n’est pas dans l’Évangile, mais dans l’Ancien Testament… ce qui manifeste l’immense inspiration de la Loi de Moïse.

Il est vrai que Jésus prolongera ce message en disant : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.” (Jn. 13,34)
Aimez-vous comme Dieu vous aime, d’un amour gratuit, qui veut d’abord donner… qui veut pardonner, sanctifier, rendre heureux et rendre meilleur… jusqu’au don de soi.

Que le Dieu d’amour vous bénisse et vous sanctifie… qu’il vous donne son Esprit et vous fasse progresser dans l’amour.

JCP

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