Frères et sœurs, je vous propose une petite parenthèse à la lecture des lettres de Saint Paul… tout en commençant par revenir sur le grand sujet du salut par la foi, parce qu’il touche notre vie spirituelle.
Cet enseignement de Paul ne doit pas nous faire peur… resitué dans l’ensemble de la lettre aux Romains, il est relativement simple.
Dans l’Ancien Testament, la Loi de Dieu comporte deux aspects : la loi morale (les Commandements) dont personne ne peut se dispenser… et les interdits de toutes sortes (plusieurs centaines), relatifs au Sabbat, aux aliments défendus, et autres domaines sans rapport avec le bien et le mal.
Jésus avait choqué en n’observant pas les règles de purification (Mc 7,1-8).
De même, contre les judéo-chrétiens, Paul rappelle aux disciples qu’ils sont sauvés par le Christ… ce qui les dispense de la circoncision et de toutes les règles périmées de l’ancienne Loi.
En ce qui concerne la morale, qui est la règle du bien et du mal, et donc les commandements : ils sont le minimum que l’on doit faire… mais sans, pour autant, avoir un droit au salut… rien ne peut donner un tel droit !
Ils sont nécessaires… mais ils ne suffisent pas… il faut infiniment plus !
C’est ce que veut dire Saint Paul quand il parle du salut par la foi… c’est à dire du salut par le Christ : lui seul peut nous sauver, et il faut s’en remettre à lui totalement.
Les commandements sont une condition du salut, mais pas une condition suffisante, et de loin… parce que le salut est un don immense qui va infiniment au delà de tous nos droits.
En observant les commandements : en faisant le bien et en évitant le mal, on n’a pas de droit… mais on cesse de faire obstacle au don que Dieu veut nous faire… on ouvre son cœur à la grâce du salut.
Et s’il nous arrive de tomber, on peut, de nouveau, ouvrir son cœur en demandant pardon, en regrettant son péché, en décidant de se convertir.
Et Dieu, qui aime pardonner, nous réconcilie gratuitement.
Dans tous les cas, il faut faire tout ce qui dépend de nous pour éviter le mal et accomplir le bien… mais cela ne suffira jamais à nous donner des droits sur Dieu. Voilà le message de Paul et celui de l’Évangile !
Un disciple du Christ observe les commandements, tout se sentant très pauvre devant Dieu… il peut faire cette prière :
“Seigneur, tu connais les secrets de mon cœur, tu vois mon désir de sainteté, mais aussi ma faiblesse et mes infidélités.
Rien ne peut me donner un droit au pardon, un droit à devenir fils de Dieu et à entrer avec toi dans la vie éternelle… mais je m’en remets à ta tendresse… je sais que toi, si tu veux, tu peux me sauver.”
C’est l’acte de foi, de confiance et d’amour auquel Saint Paul nous invite.
Vous voyez qu’un tel acte de foi est au cœur de notre prière et de notre relation avec le Seigneur Jésus… c’est la prière des pauvres.
“Bienheureux ceux qui ont un cœur de pauvre, le Royaume des cieux est à eux.” (Mt 5,3) Vous voyez que Paul ne dit rien d’autre que l’Évangile.
C’est pourquoi, également, il a été missionnaire.
Quand on a reçu une telle Bonne Nouvelle, on a envie de la transmettre.
Nous aussi nous croyons que cette Bonne Nouvelle est le plus grand cadeau que l’on puisse faire à ceux qui nous entourent.
Dieu appelle certains à des missions lointaines… mais les plus grands missionnaires, quand ils sont arrivés à l’autre bout du monde, ne peuvent rien faire d’autre que d’évangéliser ceux qui les entourent !
D’où la question : “Qui est mon prochain, où est mon Oikos ?”
Jésus a répondu dans la parabole du “bon Samaritain” (Lc 10,29-37) :
“Mon prochain, c’est celui que Dieu met sur mon chemin… c’est mon voisin que je croise sans le regarder.”
Le Samaritain avait toutes les raisons de croiser le Juif blessé sans le regarder… il savait que les Juifs méprisaient les Samaritains !
Il s’est arrêté simplement parce que Dieu l’avait mis sur son chemin.
Comment évangéliser ce prochain qui est là sur ma route ?
En lui faisant un petit bonjour… un sourire… en parlant du temps… en rendant un service… et très vite, en prenant le temps de l’écouter… et plus tard, à l’occasion, en lui disant qu’on prie pour lui… et s’il commence à poser des questions, en le conduisant à l’Auberge (comme le Samaritain), c’est à dire en l’invitant à venir dans la Cellule.
Il va de soi que notre mission ne se limitera pas aux voisins et à ceux qui sont susceptibles d’être invités dans la Cellule… on se laissera identifier comme chrétien dans les relations de travail… dans la famille, où il est parfois difficile d’afficher sa foi, au risque de surprendre des proches qui avaient une autre image de nous.
Mais s’il est possible d’inviter dans la Cellule, c’est une des formes privilégiées d’évangélisation… c’est une chance et une aide considérables : c’est faire découvrir ce qu’est l’Église du Christ par le moyen de la cellule d’Église que nous formons ensemble… c’est recevoir l’aide et la prière de cette communauté où le Christ est présent : “Car, là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux.” (Mt.18,20)
Que le Seigneur vous bénisse et vous garde en sa présence.
JC.P.
Une idée nous a été suggérée pendant la session à Fontainebleau :
Faire un tour de table sur la question suivante : “Dans une semaine, j’invite, en moyenne combien de personnes dans ma cellule ?”
Publié le 2009-03-23