Frères et sœurs, lors d’un parcours Alpha, quelqu’un posait cette question : “Pourquoi faut-il être pratiquant ?”
Ceux qui posent la question pensent généralement qu’on peut avoir la foi sans être pratiquant… et nous mêmes, nous sommes prêts à leur expliquer que, sans la charité, ni la foi, ni la pratique des Sacrements ne peuvent donner la vie éternelle.
Alors, pourquoi faut-il être pratiquant ?
Être pratiquant, ce n’est pas seulement participer à l’Eucharistie du dimanche… c’est, d’une façon plus générale, “mettre en pratique” l’Évangile : “Il ne suffit pas de me dire :Seigneur, Seigneur ! pour entrer dans le Royaume des cieux ; il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux.” (Mt 7,21)
Une femme dit à Jésus : “Heureuse celle qui t’a porté et allaité ! » Mais lui, il dit : “Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique !” (Lc 11,27-28)
“Celui qui transgressera un seul de ces plus petits commandements et enseignera aux hommes à faire de même sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux … celui qui les mettra en pratique et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le Royaume des cieux.” (Mt 5,19)
Alors, que dire de celui qui méprise les grands commandements ?
Le jeune homme riche demande à Jésus : «Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ?»
Jésus lui dit : «Si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements : Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne voleras pas. Tu ne porteras pas de faux témoignage. Honore ton père et ta mère. Tu aimeras ton prochain comme toi-même.» (Mt 19,16-19)
Voilà ce que Jésus demande de pratiquer pour être sauvé.
Il est vrai que celui qui pratiquerait ces commandements sans amour, uniquement par devoir ou par crainte, serait loin de Dieu !
Mais celui qui prétendrait aimer sans pratiquer les commandements serait, bien davantage, dans l’illusion !
Il y a donc les choses que l’Évangile nous demande de croire et celles qu’il nous demande de pratiquer.
On ne pourrait pas les pratiquer sans les connaître… c’est pourquoi la foi est la base de tout… mais, sans la pratique, la foi est vaine :
“La foi qui n’est pas mise en pratique est morte.” (Jacq. 2,17)
Et parmi les choses qu’il est demandé aux croyants de pratiquer, il n’y a pas que les commandements… il y a aussi les Sacrements que Jésus a donnés à son Église.
Il a institué une Église, et il lui a confié deux choses : son message (sa Bonne Nouvelle) et les Sacrements.
De même que son message doit être mis en pratique, les Sacrements doivent évidemment être pratiqués.
Quand Jésus dit : “Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé.” (Mc 16,16), tout le monde comprend qu’il faut baptiser et être baptisé !
Quand il dit : “Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis.” (Jn 20,23), il s’agit évidemment de quelque chose qui doit être mis en pratique par les Apôtres et leurs successeurs, et par ceux qui ont péché.
Quand il dit, à propos de l’Eucharistie : “Faites ceci en mémoire de moi”, comment prétendre qu’on peut, au choix, le faire ou ne pas le faire ?
Celui qui a la foi sait ce qu’il doit faire : observer les commandements et, en particulier, aimer, ce qui est l’essentiel des commandements.
C’est pourquoi Jésus nous dit : “Celui qui m’aime observera ma parole, et mon Père l’aimera ;nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure. Celui qui ne m’aime pas n’observe pas mes paroles.” (Jn 14,24)
Autrement dit : celui qui aime le Christ est capable de mettre en pratique ses paroles… et le résultat, c’est que Dieu demeure en lui.
La foi, quand elle est mise en pratique, est ce qui permet de faire la rencontre du Christ. La foi sans la rencontre du Christ ou sans la rencontre du Père… est une foi qui n’a pas abouti
On peut faire la rencontre de Dieu en dehors des Sacrements :
“Toi, quand tu veux prier, entre dans ta chambre la plus retirée, ferme ta porte et prie ton Père qui est là dans le secret.” (Mt 6,6)
Mais si Jésus nous donne des Sacrements à pratiquer, c’est parce que, dans chaque Sacrement, nous avons la certitude de le rencontrer.
Celui qui se confesse sait qu’il est pardonné : il sait qu’il a fait la rencontre du Christ… celui qui communie sait qu’il a reçu le corps du Christ.
Ainsi, chaque Sacrement est une rencontre du Christ.
Dans le Baptême, c’est lui nous plonge dans l’Esprit Saint pour que nous devenions ses frères… et des enfants de Dieu avec lui. Dans le Sacrement du Pardon, c’est lui qui pardonne. Et le sommet de toute la vie de l’Église, c’est l’Eucharistie : certitude de faire la rencontre du Christ… il se donne à nous pour que nous soyons un seul corps et un seul être avec lui.
Un Baptême, une Réconciliation ou une Eucharistie auxquels on croirait sans se soucier de les pratiquer, cela n’a pas de sens… cela montre simplement à quel point les hommes peuvent être inconséquents.
Que Dieu vous bénisse.
JC.P.
Publié le 2009-12-28