Frères et sœurs, je vous disais, la semaine dernière, que nous avons besoin les uns des autres pour reconnaître nos charismes.
Nous ne voyons pas toujours à quoi Dieu nous appelle… nous ne savons pas toujours reconnaître les dons que nous avons reçus de lui… alors que ces dons peuvent sembler évidents à ceux qui nous entourent.
C’est donc un devoir pour les membres d’une cellule de se dire les uns aux autres : “Voilà ton charisme…”
C’est un encouragement dont nos frères et sœurs ont besoin, pour progresser dans leur vie spirituelle et pour être missionnaires.
Notre tendance naturelle est plus de donner des leçons que de faire des compliments.
Nous savons d’ailleurs que, dans le monde profane, ceux qui font trop de compliments sont rarement désintéressés… rappelez-vous telle ou telle fable de La Fontaine.
Nous voulons éviter ce travers… et nous avons également très peur que nos compliments suscitent de l’orgueil… et voilà pourquoi nous ne savons pas nous encourager les uns les autres.
Saint Paul n’est pas d’accord.
Il veut qu’on s’encourage les uns les autres : “Frères, soyez dans la joie, travaillez à votre perfectionnement,encouragez-vous, soyez bien d’accord, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous.”
(II Cor. 13,11)
En principe, reconnaître un charisme chez un frère, et le lui dire, ne devrait comporter aucun risque d’orgueil… puisqu’il s’agit d’un charisme, c’est-à-dire d’un don gratuit, qui ne résulte d’aucun mérite de sa part !
Découvrir nos charismes ne devrait pas nous inspirer autre chose que l’action de grâces.
C’est ainsi que Marie est consciente des charismes innombrables qu’elle a reçus de Dieu… elle dit : “Le Tout Puissant a fait pour moi des merveilles.” (Luc 1,49)
Une telle action de grâces naît de son humilité… elle chante ce Dieu qui “a porté son regard sur la petitesse (l’humilité) de sa servante.”
Et elle ajoute, en toute candeur : “Désormais, toutes les générations me proclameront bienheureuse.” (Luc 1,48)… comme plus tard Thérèse de Lisieux, qui parlera de sa sainteté, sans être effleurée par l’orgueil !
Mais vous savez qu’on trouve, dans la spiritualité de Thérèse de Lisieux, un sens de la grâce, qui vient en droite ligne de l’Évangile.
Et cela nous amène au “sixième niveau” de ce processus d’évangélisation, qui a pour titre : De la cellule à la Paroisse :
“Le passage de la cellule à l’Église sera relativement aisé. Ayant identifié ses charismes, chaque personne est encouragée à s’engager dans le ministère qui lui est propre, à l’intérieur de la communauté paroissiale.”
Ce passage est relativement aisé, en ce sens qu’il ne demande pas aux nouveaux membres la même remise en question de leur existence que telle ou telle étape précédente… mais il peut prendre du temps.
Certains peuvent mettre un certain temps avant de revenir à la simple pratique des Sacrements… ils peuvent, à plus forte raison, ne pas être prêts à prendre un engagement dans la vie paroissiale.
Mais à l’inverse, d’autres peuvent être exclus des Sacrements en raison d’une situation conjugale irrégulière, et avoir une certaine activité au service de la Paroisse.
De même que nous pouvons nous entraider pour identifier nos charismes dans le domaine du service de notre entourage, et par là, de l’évangélisation… nous pouvons nous dire les uns aux autres les qualités et les dons qui peuvent être mis au service de la communauté.
Ces services peuvent être extrêmement variés… et ceux qui sembleront les plus humbles ne seront pas nécessairement les moins utiles.
L’Église n’existerait pas sans cette diversité : “Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l’Église, il y a premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui sont chargés d’enseigner… ceux qui ont la charge d’assister leurs frères ou de les guider… Tout le monde évidemment n’est pas apôtre, tout le monde n’est pas prophète, ni chargé d’enseigner…” (I Cor. 12,28-30)
“Or, vous êtes le corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps.” (I Cor. 12,27)
L’évangélisation est l’essentiel… mais le service de l’Église locale est un des aspects importants de la vocation des cellules. Elles existent dans le cadre paroissial, elles acceptent d’être conduites par le pasteur de la Paroisse… et elles se mettent au service de la Paroisse.
Frères et sœurs, que Dieu vous bénisse… qu’il aide chacun de vous à trouver sa place dans l’Église.
JC.P.
Parmi les services très simples et, à la fois, très importants, parce qu’ils peuvent rendre plus fraternelle notre communauté, il y a l’accueil au début des messes, en particulier certains dimanches à 10 h 30.
Publié le 2009-09-28