Pasteurs du Peuple fidèle … le Dieu de vérité attend de nous que nous en soyons les défenseurs vigilants et les prédicateurs dévoués.
Dans la mesure où nous mettons en œuvre la grâce de notre Confirmation, nous avons tous une certaine mission de pasteurs.
Paul VI nous invitait à être serviteurs de la vérité. Ce qui rejoint ce qu’il disait un peu plus haut sur la Parole de Dieu dont nous ne sommes pas les « propriétaires », mais les « dépositaires » et les « serviteurs ».
C’est un trésor qui nous a été transmis : nous ne sommes pas des propriétaires qui peuvent en faire ce qu’ils veulent et l’arranger à leur façon. Nous sommes des dépositaires qui doivent transmettre ce trésor avec toute la fidélité possible.
C’est cela être « serviteur de la Parole. » (Luc 1,2)
Jésus dit à Pilate qu’il est venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité : il a aimé la vérité jusqu’à donner sa vie.
Pilate est un sceptique, il demande : « Qu’est-ce que la vérité ? »
Parfois, on hésite à afficher notre foi : on a peur d’avoir à répondre à des objections redoutables.
Il n’y a pas beaucoup d’objections redoutables. Ce qu’on rencontre, le plus souvent, ce sont des sceptiques comme Pilate : des gens qui renoncent à trouver un sens à leur vie.
La plupart de ceux qui ne croient pas en Dieu sont, en fait, des gens qui doutent… et non pas des gens qui auraient trouvé de meilleures réponses.
Les grandes idéologies du siècle dernier sont moribondes, et si l’athéisme s’est généralisé, ce n’est pas parce qu’il apporte des réponses.
C’est un athéisme qui refuse de se poser des questions, ou qui estime qu’il est impossible de donner des réponses : en tout cas aux grandes questions sur le sens de la vie, sur Dieu, ou sur la vie éternelle.
Mais Jésus nous dit : « Celui appartient à la vérité écoute ma voix. »
Il ne faut donc pas avoir peur de transmettre le trésor de l’Évangile : dans ce monde sceptique, il y a des hommes et des femmes qui appartiennent à la vérité, et qui sont prêts à se laisser toucher par la parole du Christ.
Docteurs, que vous soyez théologiens, exégètes, historiens, l’œuvre de l’évangélisation a besoin de votre infatigable labeur de recherche.
L’exégèse est le travail des spécialistes de la Bible.
Le mot « exégèse » veut dire « interprétation ». Cela ne consiste pas à chercher des interprétations qui nous arrangent, mais au contraire, à comprendre le vrai sens du texte biblique.
La Bible est tout entière inspirée par Dieu : c’est une Parole de Dieu.
Mais il est impossible de comprendre ce que Dieu nous révèle sans comprendre ce que voulaient dire les hommes inspirés qui ont écrit.
Si on suppose que le texte est plus inspiré que les hommes qui l’ont écrit, on peut faire dire à la Bible n’importe quoi.
Ce grand principe de l’exégèse était bien expliqué, dès 1943, dans l’encyclique de Pie XII : Divino afflante Spiritu… et il a été rappelé par le concile Vatican II.
Il faut comprendre le sens exact de chaque mot à l’époque où il a été écrit. Il faut comprendre les conventions littéraires de cette époque.
La Bible est la Parole de Dieu, mais elle peut être mal comprise, surtout l’Ancien Testament, écrit il y a plus de 2000 ans. Son langage et sa culture ne sont pas ceux de notre monde gréco-latin, mais ceux du monde sémitique. Ce travail de recherche est difficile, mais il a fait la lumière sur bien des difficultés. Par exemple, on comprend mieux le sens des récits de la création ou celui des paraboles de l’Évangile.
Parents et maîtres, votre tâche, que les multiples conflits actuels ne rendent pas facile, est d’aider vos enfants et vos élèves dans la découverte de la vérité, y compris de la vérité religieuse et spirituelle.
Puisque chaque membre des cellules choisit un certain service paroissial, certains, parmi vous, ont choisi la catéchèse. C’est évidemment une priorité de l’évangélisation : c’est l’annonce de la Parole de Dieu à ceux qui seront l’Église de demain.
Dans la catéchèse, le message que l’on donne aux enfants doit être fidèle, et il doit être fondé sur l’Évangile.
Mais ce que donnent les catéchistes, ce n’est pas seulement un enseignement, c’est aussi le témoignage de leur foi.
C’est aussi ce que donnent des parents à leurs enfants ou petits-enfants : un témoignage de foi, de vie de prière et de service… et ce témoignage marquera les enfants autant que l’enseignement de la Parole de Dieu.
Jésus n’a pas confié son Évangile à du papier, mais à son Église. Et l’Église, c’est nous. La foi se transmet par le témoignage d’un croyant qui a le désir de partager le trésor qu’il a reçu.
Frères et sœurs, que le Seigneur vous bénisse, et qu’il bénisse votre témoignage auprès des plus jeunes.
Publié le 2013-01-01