Frères et sœurs, Jésus n’a pas seulement donné un message… ce qu’il a donné à son Église, pour qu’elle vive de son message et pour qu’elle le transmette, ce sont des Sacrements.
Il lui a donné le Sacrement de l’Ordre et celui de la Confirmation.
Les ministres ordonnés sont envoyés en mission… mais tous les confirmés ont aussi une mission d’évangélisation, et donc, en principe, toute la Communauté.
Recevoir une mission d’un Sacrement, c’est la recevoir directement du Christ. Ce qui veut dire que chacun de nous a reçu un don de l’Esprit qui lui confère la mission et le pouvoir d’évangéliser.
L’évangélisation n’est pas seulement une affaire de compétence… c’est avant tout un charisme : un don de l’Esprit Saint, et ce charisme est garanti à chaque confirmé.
Un minimum de compétence ne peut être que bénéfique… mais ce n’est pas l’essentiel… s’il est vrai, comme le disait Paul VI, qu’il n’existe pas “au fond une autre manière de livrer l’Évangile, que de transmettre sa propre expérience de la foi ?”
Il est toujours bon de cultiver sa foi… mais cela ne doit jamais être un prétexte pour remettre à plus tard le témoignage de notre foi.
C’est un prétexte qu’on se donne fréquemment : on se dit qu’on n’a pas toutes les compétences… ou qu’on ne saura pas répondre aux questions.
Ce n’est pas toujours celui qui a une plus grande culture religieuse qui est le plus apte à témoigner.
Témoigner, ce n’est pas répondre à toutes les questions… et ce n’est pas avoir toujours le dernier mot… c’est dire : “Voilà ce que je crois” : c’est dire le peu que l’on a découvert de Jésus et de son Évangile.
Cela ne nous dispense pas de cultiver notre foi. Mais la culture n’est pas un préalable à l’annonce de l’Évangile : les deux vont en même temps.
Celui qui témoigne aura, tout naturellement le désir de mieux connaître le Christ et son Évangile… et celui qui aura découvert ces trésors aura envie de les transmettre.
Un témoignage, ce n’est pas seulement l’énoncé d’un certain nombre de vérités… c’est aussi un acte d’amour.
Jésus disait : “Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : c’est la Loi et les Prophètes.” (Mt 7,12)
Autrement dit : toute la Bible se résume à un mot : “Aimez”.
Saint Paul ne dit pas autre chose : “J’aurai beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien.” (I Cor. 13,1-2)
Saint Paul, qui a été si attentif au contenu du message, sait bien que sans l’amour ce contenu est vide de sens.
S’il est vrai qu’évangéliser c’est sauver, on peut dire aussi qu’évangéliser c’est aimer.
C’est vrai de toute forme d’évangélisation… et cela veut dire que c’est la qualité de notre amour qui fait, avant tout, la qualité de notre témoignage.
Il nous arrive d’hésiter à évangéliser !
Si nous comprenons que cette hésitation est, en quelque sorte une hésitation à aimer… cela peut nous inciter à plonger !
Cela ne donne pas le droit de raconter n’importe quoi et d’oublier toute prudence. Il faut garder le “souci d’instruire” et dire les choses au moment voulu et d’une façon aussi adaptée que possible.
Mais, avant tout, évangéliser est un acte d’amour.
Relisez ce qui est le testament spirituel de Saint Paul : “Proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience (c’est-à-dire avec amour) et avec le souci d’instruire.” (II Tim. 4,2)
Frères et sœurs, que le Seigneur bénisse votre mission.
JC.P.
Publié le 2009-01-12