Nous avons déjà remarqué, les uns et les autres, qu’il nous est plus facile d’être missionnaire avec des gens moins proches… qui ne connaissent pas aussi bien notre histoire.
L’adoration nous aidera à trouver la façon d’être serviteurs et témoins de l’Évangile, également avec les proches que nous retrouvons en vacances.
Il faut être inventif au service de la mission tout au long de l’année… et quand arrivent les vacances, il faut tout réinventer… et cela rend d’autant plus indispensable la fidélité à la prière.
Jésus nous donne pour exemple l’inventivité sans bornes des escrocs (Luc 16,1-8)… il nous demande une même inventivité, toujours en éveil, non pas au service du mal, mais au service de la Mission.
Il n’est pas étonnant que nous ayons des moments de découragement dans notre vie chrétienne et dans notre vie de prière.
Il nous faut donc constamment repartir.
Relisez l’Évangile, et vous verrez que Jésus n’a pas promis de joies ou de consolations continuelles à ceux qui seraient fidèles à son Évangile.
Jésus nous demande simplement d’aimer… il ne dit pas que cela sera facile… il nous avertit qu’il faudra, pour cela, être prêts, éventuellement, à porter une croix. (Mt 16,24)
Mais il ne dit pas, non plus, que ce fardeau sera insupportable :
Il nous dit : “Mon joug est doux et mon fardeau est léger.” (Mt 11,30)
En vérité, ce fardeau sera moins insupportable que celui que s’imposent ceux qui sont esclaves de leurs caprices.
Ainsi, notre adoration peut être une grande joie… elle peut aussi être très éprouvante.
Mais une prière qui semble ne rien nous apporter… où l’on a le sentiment d’être comme une souche… où l’on a le désir de partir en courant pour nous réfugier au plus vite dans une activité quelconque… n’est pas une prière inutile. Elle ne nous apporte pas de consolation sensible… mais elle n’a pas moins de valeur, au regard de Dieu, qu’une adoration fervente.
Nous, on aimerait sélectionner, et se limiter aux adorations ferventes… mais tout progrès spirituel passe par des moments de “désert”.
Dieu ne peut pas remplir notre vie sans que nous fassions un certain vide. Et c’est un fait que notre nature humaine a horreur du vide !
Jésus nous dit : “Bienheureux les cœurs de pauvre, le règne de Dieu leur appartient.” (Mt 5,3)
Un cœur de riche est plein comme un œuf, il est plein de lui même : il n’y a pas de place en lui pour l’amour… il n’y a pas de place pour Dieu.
Un cœur de pauvre est celui qui sait qu’il a besoin de Dieu.
Tous ont besoin de Dieu, puisque tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes vient de lui… puisqu’il nous tient dans l’existence à tout instant.
Mais un cœur de riche ne veut rien savoir de cette dépendance… il ne veut, en rien, avoir à rendre grâces… il vit dans l’illusion et il entretient cette illusion.
Un cœur de pauvre accepte de faire le vide pour que Dieu prenne la place… et pour que l’amour prenne la place.
Il peut avoir l’impression de tout perdre… alors qu’en fait, le don qui lui est fait surpasse toute réalité de cet univers… ce qu’il reçoit, c’est le “règne de Dieu” : “Bienheureux les cœurs de pauvre, le règne de Dieu leur appartient.”
Un jour quelqu’un a demandé à Dieu : “Donne-moi tout !”
Quelque temps après, Dieu a sonné à la porte, les bras remplis de paquets. Il a voulu les poser, mais aucun endroit n’était le bon : “Non, pas dans le salon… pas sur la commode… pas dans l’entrée non plus… pas dans la cuisine, évidemment…”
Alors Dieu est reparti avec tous ses paquets.
Il est parfois difficile de lui faire la place… il est difficile d’avoir faim et soif de sainteté… parce que la faim et la soif sont éprouvantes !
Dieu veut me rassasier… mais il ne le peut pas si toute la place est prise.
Ceux qui cultivent cette faim et cette soif ne sont pas malheureux… ils sont “Bienheureux”… parce qu’ils seront “rassasiés”. (Mt 5,6)
Que Dieu vous bénisse… qu’il vous comble de grâces.
JC.P.
Publié le 2010-04-05