Vous savez que saint Paul donne le nom d’ “Églises” aux petites communautés qui, à Rome, se rassemblent dans telle ou telle maison particulière (Rom. 16, 3-5)… une cellule est donc vraiment un Église : une communauté ecclésiale.
L’Église est le “corps du Christ” : c’est en elle que nous faisons la rencontre du Christ pour devenir un seul être avec lui… ce qui est vrai des plus petites communautés… c’est Jésus qui le dit : “Quand deux ou trois sont réunis à cause de moi, je suis là au milieu d’eux.” (Mt 18, 20)
Quand deux ou trois disciples sont réunis, ils sont une Église.
Ils ne sont pas plus ou moins une Église !
Une telle communauté est, au contraire, un lieu privilégié de la présence et de la rencontre du Christ… une cellule d’Église… vous voyez que le mot “cellule” est tout à fait adapté !
Les documents pontificaux parlent de communautés de base.
Paul VI écrit que ces communautés de base “naissent du besoin de vivre plus intensément la vie de l’Église.”
Il dit qu’elles “se réunissent en Église pour s’unir à l’Église et pour faire croître l’Église.”
Et il prévoit qu’elle “seront un lieu d’évangélisation, au bénéfice des communautés plus vastes.” (Evangelii nuntiandi, 58)
Vous connaissez tous ces textes… pardonnez-moi de me répéter.
Mais la vie est faite de répétitions… notre vie spirituelle est faite d’Eucharisties et de rencontres du Christ constamment répétées !
Vous avez remarqué que quand on insiste sur l’adoration pendant un certain temps, tout le monde oublie que nous sommes des cellules d’évangélisation… et pas simplement des groupes de prière.
Ensuite, quand on revient sur l’importance de l’évangélisation de notre entourage (ou de notre Oikos)… sur la nécessité de choisir, dans notre entourage, une personne qu’on va servir et accompagner d’une façon particulière (pendant un certain temps) et que tout le monde redécouvre cette dimension prioritaire de notre règle de vie… voilà qu’on laisse plus ou moins tomber l’adoration… Donc, il faut répéter !
Ce soir, puisqu’on a le bonheur de se retrouver tous ensemble, j’aimerais vous dire l’importance de la fidélité aux rencontres de cellule.
Ces rencontres sont souvent un grand bonheur, et en même temps une exigence… comme toutes les grandes choses de la vie.
Elles demandent donc un effort de fidélité.
Cet effort est important, parce qu’il nous est très difficile d’être missionnaires sans l’Église… sans l’aide d’une cellule d’Église… mais aussi parce que les autres membres de la cellule ont besoin de notre fidélité et de notre présence.
On ne sera donc pas fidèles uniquement pour ce que la cellule peut nous apporter dans notre progrès spirituel et missionnaire… mais aussi parce que les autres membres de la cellule ont besoin de notre fidélité.
Nous avons le sentiment de beaucoup recevoir… mais les autres aussi… et ce qu’ils le reçoivent, ils le reçoivent par nous.
En vérité, ils le reçoivent du Seigneur et de son Esprit… mais Jésus a voulu que la vie de l’Esprit nous soit communiquée, avant tout, dans son Église et dans les communautés ecclésiales qui la composent : “Quand deux ou trois sont réunis à cause de moi, je suis là au milieu d’eux.”
On parle d’Oikos… et on oublie que cela veut dire la “maison” ou la “maisonnée”… c’est l’inconvénient de parler en grec !
Donc, notre premier Oikos, c’est la famille… et ensuite, on peut mettre la Cellule… ensuite notre voisinage et notre entourage professionnel.
On ne peut pas vouloir être un témoin à l’extérieur… si on n’est pas un témoin à l’intérieur de la Cellule… si on arrive après le temps de louange et si on part avant la prière d’intercession et de guérison.
La louange, c’est l’amour… c’est le premier commandement… c’est un grand bonheur… et en même temps c’est exigeant.
Si on comprend que les autres ont besoin de notre fidélité… je crois que cela peut vraiment nous aider à être fidèles.
Il y a des cellules qui devraient se multiplier… elles sont nombreuses… mais sur 10 ou 12, elles se retrouvent, en fait, à 4 ou 5… c’est bien pour ceux qui se retrouvent… ils vivent un grand amour fraternel… mais du coup, on ne peut pas créer une nouvelle cellule… ce qui est un signe de santé et un moyen d’évangélisation privilégié… rappelez-vous les paroles de Paul VI… en tout cas, c’est le moyen que nous avons choisi… partager avec d’autres ce que nous avons découvert… les aider à faire la renconre du Christ… et, à leur tour, à évangéliser.
L’intercession est nécessaire… il n’y aura pas de progrès sans elle.
Certains d’entre vous me disaient comment ils voient la qualité des relations se modifier dans les couples et dans les familles… la cellule n’est pas un danger pour la vie familiale !
Ils ont le sentiment qu’on ne pourrait pas, seuls, obtenir toutes les guérisons qui sont nécessaires dans les relations familiales.
Beaucoup peuvent dire comment la cellule les a aidés, également, à faire l’unité dans leur vie… à ne pas avoir deux visages : l’un dans la famille ou dans la paroisse… et l’autre à l’extérieur.
Faire l’unité, c’est aussi tenir ensemble, autant qu’il est possible, tout ce qui constitue notre “règle de vie”… et ne pas en lâcher une partie à chaque fois qu’on met l’accent sur un autre aspect !
Une telle “règle de vie” est une chance ou une béatitude… Jésus nous dit : “Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice (de la perfection ou de la sainteté), ils seront rassasiés.” (Mt 5,6)
L’amour est la base de tout… c’est pourquoi l’adoration est la source et la nourriture de l’amour fraternel… et elle fait de nous des missionnaires : Ce n’est pas une adoration qui nous ferme aux autres… mais qui fait de nous des missionnaires… et donner une telle place à la mission, ce n’est pas une étrangeté : c’est une exigence de notre Confirmation.
JC.P.
Publié le 2009-02-05