Frères et sœurs, vous pourrez lire le récit du deuxième voyage missionnaire de saint Paul dans le livre des Actes, 15, 36à 18, 22.
Dans les années 49 ou 50 Paul part avec Sylvain visiter les Églises qu’il a fondées, pendant que Barnabé et son cousin Jean Marc vont à Chypre.
A Lystres Paul rencontre Timothée : chrétien, fils d’un païen de langue grecque et d’une Juive convertie, il a été instruit de l’Ecriture dès son enfance (II Tim. 3,15). Plus tard il recevra l’ordination par l’imposition des mains de Paul (II Tim. 1,6) et du Collège presbytéral (I Tim. 4,14).
Ils veulent gagner l’Asie (la région d’Ephèse), mais l’Esprit les détourne (Luc ne dit pas dans quelles circonstances) vers le pays des Galates (la région d’Ankara) : des Gaulois polythéistes (Gal. 4,8-11), qui accueillent Paul comme un envoyé de Dieu (Gal. 4,18-20) et se font baptiser.
Paul veut continuer vers le Nord, mais l’Esprit de Jésus intervient de nouveau et l’oriente vers l’Occident ! A Troas (près de l’ancienne Troie), il rêve d’un Macédonien qui l’appelle au secours. Il s’embarque pour l’Europe : c’est le point de départ de l’apostolat en Occident !
Saint Luc est un témoin oculaire de cette partie du voyage : de Troas à Philippes (où il restera plusieurs années), il fait le récit en disant “nous” !
A Philippes, une petite colonie juive se réunit le Sabbat pour prier au bord de la rivière. Lydie, une païenne qui prie avec eux, riche négociante en pourpre, se fait baptiser et reçoit Paul chez elle. Elle continuera par la suite à lui venir en aide pour qu’il se consacre totalement à la mission.
A Thessalonique, capitale de la province de Macédoine, Paul est vite chassé de la Synagogue, mais les conversions sont nombreuses parmi les païens “craignant Dieu”. Paul fait un long séjour ; il habite chez Jason et il travaille nuit et jour pour ne pas être à charge (I Thess. 29 & II Thess. 3,7-8).
Vous lirez dans I Thess. 2, que Paul leur a annoncé l’Evangile (1-2), fidèlement (4-5), modestement (6-7), avec tendresse (8), dans le labeur (9), la justice (10) il a été paternel (11). Il rendra grâce à Dieu pour la foi de cette Église (I Thess. 1,2 – II Thess. 1,3-4) convertie du paganisme (I Thess. 1,9).
Paul doit exhorter ces païens convertis à la pureté (I Thess. 4,3-8) à l’amour (9) au travail (11) pour que chacun puisse mériter son pain (II Thess. 3,10).
A Athènes, ville universitaire et centre spirituel de l’hellénisme païen, Paul est indigné par le polythéisme. Invité à parler devant l’Aréopage, il tente de séduire les notables, mais son discours n’a pas de succès.
Pendant ce séjour à Athènes, il est inquiet pour les chrétiens de Thessalonique qui subissent une persécution, et il leur envoie Timothée.
Il se rend alors à Corinthe, ville nouvelle très prospère, une des plus peuplées de l’empire romain… mais aussi une des plus corrompues : le culte licencieux d’Aphrodite fait vivre des milliers de prostituées sacrées.
Il y a là une colonie juive et une synagogue où Paul rencontre un jeune couple : Priscille et Aquila, qui sont, comme Paul, fabricants de tentes.
Il travaille avec eux, et chaque Sabbat, il prêche dans la Synagogue.
Timothée revient alors de Thessalonique avec des nouvelles de l’Église (I Thess. 3,6-8). Paul écrit la première lettre aux Thessaloniciens.
C’est le premier écrit du Nouveau Testament (en 50-51) alors que les Évangiles n’existent encore que sous forme fragmentaire.
Paul est rassuré et il exprime son affection (2,17 & 20). C’est une lettre d’action de grâce (1,2). Elle devra être lue à la communauté (5,27).
Paul avait parlé du retour du Christ. Or, entre temps, des frères de Thessalonique sont morts… on en conclut qu’ils ne seront pas témoins de ce retour glorieux… et on ne comprend plus ! Paul leur rappelle que nous devons mourir et ressusciter comme Jésus (4,13-18). Quant au jour et à l’heure, ils ne sont pas objets de la Révélation (5,1-3). Ce qu’il faut, c’est être prêts (5,4-6). C’était le message de Jésus (Mt 24,43-44).
Malgré cette lettre, les Chrétiens de Thessalonique sont troublés par de faux bruits sur la proximité du retour du Seigneur (II Thess. 2,2). C’est pourquoi Paul écrit la deuxième lettre aux Thessaloniciens.
Il leur demande de ne pas se laisser effrayer par les faux prophètes : le retour du Seigneur doit être précédé par “l’Apostasie”, qu’il décrit dans le langage conventionnel des “Apocalypses” (II Thess. 2,2-12), et par la manifestation de “l’homme d’iniquité”… “l’Anti-Christ” de Saint Jean, qui représente tous les faux prophètes, présents et à venir (I Jn 4,3-4).
On peut supposer que “ce qui le retient ” (II Thess. 2,6), c’est le témoignage de l’Église et des prédicateurs de l’Évangile, qui sont les vrais prophètes !
L’Église est le fondement de la vérité : si elle annonce fidèlement l’Evangile, l’ennemi n’a pas de prise… Satan est “retenu” !
Le temps de l’Église n’est donc pas le temps de la facilité (cf. Mt 24,6-14).
Le “monde” est en lutte contre les croyants… mais il ne faut pas trop vite y voir le signe de la fin des temps. La persécution fait partie de la vocation chrétienne… c’est le message des béatitudes (Lc 6,20-26).
A Corinthe, Paul lui-même a eu peur de la persécution. Le Seigneur le rassure et lui promet des conversions nombreuses (Act. 18,9-11).
Les Juifs le traînent devant le tribunal de Gallion (frère de Sénèque), proconsul d’Achaïe en 51-52… qui refuse de se prononcer à son sujet.
Après un séjour d’un an et demi à Corinthe, Paul s’embarque pour Éphèse, passe à Jérusalem, et revient à Antioche (probablement en 53).
Les textes à lire sont en caractères gras. Pour la prochaine fois, vous pourrez le récit du 3e voyage dans les Actes 18,23 à 21,16.
Que l’Esprit de Dieu vous donne faim et soif de comprendre sa Parole.
JC.P.
Publié le 2008-12-08