Lettre aux Colossiens 1,15-20

Paul est confronté aux premiers gnostiques, à leurs visions (2,18) et leurs théories philosophico-religieuses délirantes sur les forces cosmiques, ce qui l’oblige à préciser la place du Christ dans l’univers créé.
Ce qu’il fait dans une hymne (Col. 1,13-20) qui ne comporte qu’une seule phrase, le sujet de tous les verbes étant le “Fils bien aimé” (1,13).
“Il est l’image du Dieu invisible, le Premier-né de toute créature,
Car en lui tout a été créé … les êtres corporels et spirituels y compris les puissances angéliques … tout est créé par lui et pour lui,
Et lui, est avant toutes choses : en lui, tout est tenu ensemble,
Et il est aussi la tête du corps qui est l’Église, lui qui est le commencement le premier-né d’entre les morts, afin qu’il ait en tout, le premier rang.
Car il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute la Plénitude, et de tout réconcilier par lui et pour lui sur la terre et dans les cieux, ayant établi la paix par le sang de sa croix.” (Col. 1,15-20)
1re strophe : le Fils, Principe et raison d’être de la création :
Il est l’image du Dieu invisible … Le Christ n’est pas simplement : “à l’image de Dieu”, comme il était dit de l’homme, dans le Livre de la Genèse, 1,26… Il est l’image de Dieu.
Il est le Premier-né de toute créature … ce qui veut dire qu’il existait avant la création du monde… Saint Jean dit la même chose : “Au commencement (avant la création du monde) était le Verbe.” (Jn 1,1)
Car en lui tout a été créé … Dieu n’a rien créé sans lui et en dehors de lui : les êtres corporels et spirituels y compris les puissances angéliques.
Tout est créé par lui et pour lui … Lui aussi est Créateur de l’univers avec le Père… ce qui est l’affirmation la plus forte de sa divinité : il n’est pas du côté des créatures, mais du Créateur. C’est pourquoi on dit, dans le Credo, qu’il est engendré (il est Fils) mais non pas créé.
Dans un langage différent, saint Jean a le même message : “Tout a été fait par lui, et rien n’a été fait sans lui.” (Jn 1,3)
Tout est créé “pour lui” : il n’est pas seulement à l’origine de l’univers, il est aussi l’aboutissement et la raison d’être de l’univers.
Il est avant toutes choses ; en lui, tout est tenu ensemble.
Ce pouvoir est attribué à Dieu dans le livre de la Sagesse : il est celui “qui tient ensemble toutes choses.” (Sag. 1,7)
La lettre aux Hébreux, 1,2-3, dit que le Fils “porte l’univers par la puissance de sa parole.”… il fait exister l’univers.
2e strophe : le Fils, Tête de l’Église et Sauveur du monde :
Et il est aussi la tête du corps qui est l’Église … L’Église est le corps du Christ : elle ne fait qu’un avec lui… et il est la “tête” : il est au dessus de tout, dans l’Église, comme dans l’univers.
lui qui est le commencement : le premier-né d’entre les morts,
Il est le premier ressuscité : pour nous montrer, autrement que par des paroles, à quoi il nous destine.
afin qu’il ait en tout, le premier rang : comme Créateur et comme Sauveur, son pouvoir est proprement divin.
Car il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute la Plénitude !
Cette Plénitude qui habite en lui, c’est l’Église, qui est le Corps du Christ et la Plénitude du Christ, comme il est dit dans Éph. 1,22-23.
Par la foi et par les Sacrements, nous habitons en lui.
Il a plu à Dieu de tout réconcilier par lui et pour lui sur la terre et dans les cieux, ayant établi la paix par le sang de sa croix.
En donnant sa vie sur la croix, il a sauvé le monde… tous les êtres qui sont sauvés, sont sauvés par lui.
Cette hymne qu’on chantait dans la liturgie, quelques années après la Résurrection, est, à la fois, pleine de poésie et d’une richesse théologique exceptionnelle. Elle nous dit qui est Jésus de Nazareth : Créateur du monde avec le Père (v. 15-17) et Sauveur du monde (v. 18-20).
Ce message n’est pas seulement théorique, son contenu est le plus pratique qui soit, puisque saint Paul nous dit : “Si, de ta bouche, tu confesses que Jésus est Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé.” (Rom. 10,9)
D’autre part, si l’on réalise la grandeur immense et la tendresse de celui qui s’est fait proche de nous dans l’Eucharistie, on n’aura pas le cœur de rester indifférent à sa présence.
Ainsi, on verra mieux encore la pertinence de notre engagement à prendre un temps d’adoration.
Que le Seigneur Jésus, si grand et si proche, vous bénisse.
JC.P.

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