Lettre de Saint Paul aux Romains - 2

Le Christ a sauvé des pécheurs (5,1-11). Le Fils de Dieu a prouvé son amour en donnant sa vie quand nous étions encore pécheurs (Rom. 5,6-8).
Si Dieu nous aimait déjà quand nous étions pécheurs, maintenant que nous avons regretté nos fautes, et avons été réconciliés avec Dieu, notre confiance peut être totale. (Rom. 5,9-11).
Jésus et Adam (5,12-21). On voit, dans le livre de la Genèse (chap. 1-3) que Dieu n’a pas fait l’homme pécheur : il a tout créé (chap. 1-2), sauf le péché (chap. 3). L’univers est l’œuvre de Dieu. Le péché est l’œuvre de l’homme.
Paul dit aussi que le péché est entré dans le monde par l’homme (Adam veut dire l’ “homme” : ce nom, dans le livre de la Genèse, désigne à la fois le premier homme et le premier pécheur)… et comme la Genèse, Paul dit que la mort est la conséquence du péché (5,12)… mais en quel sens ?
On a vu que la résurrection est une vie tout autre (I Cor. 15), mais on peut supposer que l’homme sans péché serait passé de la vie actuelle à la vie ressuscitée d’une façon heureuse, et non pas en passant par la mort.
Dans le cas de Marie, qui était sans péché (“Immaculée conception”), ce passage à la vie ressuscitée est appelé une “Assomption”.
Ce que nous croyons de la Vierge Marie peut nous aider à imaginer ce qu’était, à l’origine, le projet de Dieu pour tous les hommes.
Aucun homme ne peut se désolidariser du péché et prétendre ne pas mériter la mort. Le fait de n’avoir pas de loi n’est pas une excuse.
Avant Moïse, le péché des hommes ne consistait pas à transgresser une loi, mais c’était vraiment un péché (5,14). Ils étaient inexcusables (1,20), et pourtant le Fils de Dieu a voulu les sauver.
Et si la faute d’un seul homme nous a fait perdre l’Immaculée conception originelle… à l’inverse, on comprend que Jésus, à lui seul, ait pu sauver (justifier) tous les hommes et leur donner la vie éternelle (Rom. 5,15-21).
Le règne de l’Esprit et de la grâce (chap. 6 à 8).
Jésus est venu pour des pécheurs… mais cela ne nous donne pas le droit de rester pécheurs (6,1)… il nous appelle à une vie nouvelle (6,4).
Paul ne remet pas en cause la loi morale… son message c’est que la loi, sans la grâce, est impuissante à produire la sainteté.
La loi est un révélateur du péché plus qu’un remède au péché (7,7). Elle n’est pas mauvaise : “la Loi est sainte” (7,12), mais la “chair” (la faiblesse humaine) veut imposer sa propre loi (7,14-19) qui conduit à la mort (8,13).
Dieu a envoyé son Fils pour nous sauver du péché (8,3), ce dont la Loi était incapable (8,3). Il nous a sauvés pour que nous vivions sous la conduite de l’Esprit, et que “la justice exigée par la loi soit accomplie en nous” (8,4-9). Désormais, l’Esprit de Dieu habite en nous (8,9).
Cet Esprit fait de nous des fils de Dieu (8,14)… non pas des esclaves motivés par la peur (8,15), mais des héritiers avec le Christ (8,17). C’est de l’Esprit que vient notre certitude d’être les enfants de Dieu (8,16).
“La création attend la révélation (de la gloire : v.18) des fils de Dieu” (8,19).
La vie ressuscitée ne doit pas être imaginée comme un recommencement de notre vie actuelle (I Cor. 15), mais elle sera le sommet et l’aboutissement de la création. Les animaux spirituels que nous sommes ne sont pas destinés à une gloire qui les rendrait étrangers à cet univers.
Si Dieu nous a faits, c’est pour être à “l’image de son Fils” (8,28) : c’était son projet éternel… il nous a envoyé son Fils pour “qu’il soit soit l’aîné d’une multitude de frères” (8,29). Être fils : c’est notre vocation dès maintenant, et c’est ce que nous vivrons en plénitude dans l’éternité (8,30).
L’élection, le péché, et le salut d’Israël (chap. 9 à 11).
Paul donnerait tout pour le salut de ses frères de race (9,1-5).
Dans une longue argumentation (chap. 9 à 11), comme les aimaient les rabbins, il explique que Dieu n’a pas été infidèle à sa parole. Les Juifs n’ont pas été fidèles (tous les prophètes le disaient déjà), mais Dieu est fidèle, et il veut toujours les sauver. Il n’a pas rejeté son peuple choisi (11,1-2).
Leur endurcissement est provisoire… et si leur infidélité a été l’occasion de la conversion des peuples païens, leur conversion sera un événement encore plus considérable (11,11-15).
Applications pratiques (12,1– 15,13).
La lettre se termine par une exhortation à mettre en pratique l’Évangile.
Il ne faut ni se surestimer, ni se sous-estimer (12,3), mais tenir sa place dans l’Église du Christ : chacun mettant en œuvre, sans orgueil, le charisme qu’il a reçu pour le service de tous (12,4-8). Paul invite à l’amour fraternel (12,9-11), à la prière (12,12), à la complaisance (12,15-16), à rendre le bien pour le mal, et ainsi, amasser des charbons ardents sur la tête de celui qui est hostile (Prov. 25,21-22) : le mettre dans une situation intenable pour qu’il accepte la réconciliation qu’on lui propose ! (12,17-21)
Par rapport aux pouvoirs temporels, un chrétien n’est ni rebelle ni marginal, mais respectueux des lois (13,1-7)
Comme on l’a vu (Rom. 8,2-5), c’est uniquement sous l’empire de l’Esprit que le justice exigée par la Loi peut être accomplie en nous : le légalisme (l’idolâtrie de la Loi) n’accomplit pas la Loi (les Commandements)… seul l’amour peut l’accomplir : l’amour est la plénitude de la Loi (13,8-10).
Celui dont la foi est éclairée ne doit pas mépriser le faible qui croit interdits certains aliments (la viande immolée aux idoles : cf. I Cor. 8,4-13). Si j’entraîne un frère peu éclairé à agir en croyant pécher, il fait un péché. Il n’y a pas d’aliment impur en soi (cf. Mt 15,10-20) : la nourriture est indifférente, mais l’amour m’interdit de faire tomber un frère pour cela (chap. 14).
Conclusion et salutations (15,14 - 16,23).
“A celui qui a le pouvoir de vous rendre forts… à Dieu qui seul est sage, par Jésus Christ, à lui soit la gloire pour les siècles des siècles.” (16,25-27)
Ainsi Paul nous demande de mener une vie sainte, sous la conduite de l’Esprit, mais de ne pas croire pour autant que cela nous donne des droits sur Dieu… et de nous en remettre à sa tendresse.
JC.P.

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