Ce qu’on appelle la « nouvelle évangélisation » ne consiste pas à annoncer un nouvel Évangile. On ne peut pas changer l’Évangile.
Saint Paul écrivait aux Galates : « Si quelqu’un, même moi, ou même un ange du ciel, vous annonçait un Évangile différent de celui que je vous ai annoncé, qu’il soit anathème ! » (Gal. 1,8)
Ce n’est pas non plus une forme d’évangélisation qui aurait été inconnue dans le passé.
C’est encore moins le projet de confier l’évangélisation à des spécialistes.
C’est la prise de conscience, par l’Église de la nécessité, pour tous ceux qui ont mission d’évangéliser, de remplir leur mission. Et précisément, tous ceux qui sont baptisés et confirmés ont reçu cette mission.
Ils ne l’ont pas reçue simplement de l’Église, ce qui serait déjà bien… ils l’ont reçue directement du Christ.
Une mission qui est reçue d’un Sacrement, est une mission reçue du Christ.
Jésus a envoyé en mission ses premiers disciples. Il leur a dit : « Allez par le monde entier, proclamez l’Évangile à toutes les créatures. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé. » (Marc 16,15-16)
Là-dessus tout le monde est d’accord.
Mais on aurait tort de croire qu’il n’envoie plus en mission.
On aurait tort de croire que ce n’est plus lui qui envoie en mission.
Ce qui est urgent, c’est que tous ceux qu’il envoie acceptent d’entendre cet appel : c’est une nécessité. C’est cela la « nouvelle évangélisation ».
Il faut qu’ils acceptent d’être des témoins; en précisant que le témoignage peut prendre les formes les plus diverses, selon les charismes de chacun.
Il ne faut pas confondre témoigner et avoir le dernier mot. L’important n’est pas de prouver qu’on a raison, mais simplement de dire sa foi.
Ou plus simplement encore, témoigner c’est se laisser identifier comme croyant : faire en sorte que les personnes de notre entourage aient rencontré un croyant.
Peu importe que l’on puisse ou non justifier notre foi… que l’on fasse ou non une démonstration.
L’essentiel, c’est qu’ils aient rencontré un croyant : c’est la forme la plus simple, et c’est aussi la forme la plus efficace du témoignage
Si notre entourage nous a identifié comme disciple du Christ, il en résulte deux choses :
– Ils vont, un jour ou l’autre nous poser des questions sur notre foi… et s’ils posent des questions, ils écouteront les réponses.
Nos réponses ne seront pas un discours sur la foi sans rapport avec leurs préoccupations, puisque ce sera une réponse à leurs questions.
– D’autre part, si on accepte de se laisser identifier comme croyant, on ne peut plus se comporter comme si on n’avait pas la foi.
Auprès d’inconnus, on est parfois tenté d’avoir un comportement étranger à la vie chrétienne.
Auprès de ceux qui nous connaissent comme disciples du Christ, on se sent obligé de faire un peu plus attention.
Le premier pas dans le témoignage consiste donc à se laisser identifier comme croyants auprès de l’ensemble de notre entourage : famille, relations de travail, voisins, commerçants… ce que dans les cellules, on appelle notre oikos, un mot grec qui veut dire maisonnée… ce qu’on peut traduire en français, tout simplement par « entourage ».
Si on se laisse identifier auprès de tous, on ne plus avoir une double vie et un double comportement.
Être un témoin, c’est donc faire l’unité dans sa vie : se réconcilier avec soi-même.
Frères et sœurs, puisque c’est le Seigneur qui vous envoie, qu’il vous bénisse, et qu’il bénisse votre mission.
Publié le 2012-01-01