« À la résurrection … on est comme des anges dans le ciel. » (Mt 22,30)
C’est le seul enseignement explicite de Jésus sur la Résurrection… de sorte que la seule parole qui insiste sur la nécessité de croire à la résurrection, précise aussi qu’il ne s’agit pas d’une vie charnelle.
Le Seigneur est apparu aux disciples pour leur révéler qu’il était ressuscité, et non pas pour leur montrer en quoi consistait la vie ressuscitée. Il ne faut pas confondre la résurrection avec les apparitions.
Les apparitions comme le tombeau vide sont des signes de la résurrection.
Jésus avait annoncé sa mort et sa résurrection, mais les disciples n’avaient pas voulu entendre ces paroles. C’est seulement quand ils ont pu le voir, l’entendre et le toucher qu’ils ont retrouvé la foi.
L’état ou la condition de ressuscité n’est ni charnelle ni visible (Luc 20,36 & I Cor. 15,50)… mais Jésus a voulu révéler sa résurrection, non pas seulement par des paroles, mais en se rendant visible, audible et tangible.
Il en est ainsi de toute apparition : un être qui est normalement non visible se rend visible pour se mettre à notre portée.
Dans une apparition, on sait que celui qui apparaît n’a pas la réalité matérielle ou animale qu’il paraît avoir.
C’est bien ce que les Apôtres ont compris : ils ont cru en la résurrection… mais ils ont cru également les paroles de Jésus qui leur révélaient que la résurrection n’est pas une vie charnelle (Mt 22,30 – Luc 20,36).
Ils n’ont pas confondu la résurrection glorieuse du Christ avec ses apparitions qui étaient des signes provisoires de cette vie nouvelle.
Le tombeau vide fait partie, comme les apparitions, des signes de la résurrection… il ne signifie pas que le corps de Jésus est revenu à la vie de la même façon que celui de Lazare : « Frères, voici ce que j’affirme : la chair et le sang ne peuvent pas hériter du Royaume de Dieu… ».
Le tombeau vide est l’absence d’une réalité visible et tangible : il signifie que le Christ n’est plus parmi les morts : « Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici … Il vous précède en Galilée : là vous le verrez. » (Marc 16,6-7)
Il n’est pas ici : il n’est pas dans un tombeau, il n’appartient plus au monde des morts, mais il n’est pas non plus d’un autre monde, il n’est pas devenu étranger à notre univers … il vous précède en Galilée : là vous le verrez, vous le rencontrerez dans cet environnement qui a été le vôtre, dans lequel vous l’aviez rencontré quand il annonçait l’Évangile.
Quand Jésus apparaît à Thomas et aux Apôtres, il reprend la conversation qu’ils avaient eue entre eux après sa dernière apparition (Jn 20,24-29)… ainsi, ils comprennent qu’il était présent… ils comprennent que la présence du ressuscité ne se limite pas aux instants des apparitions.
Cette présence continuelle du Seigneur Jésus est un élément essentiel de sa condition de ressuscité… et quand les Apôtres l’auront compris, les apparitions, qui ont eu un rôle provisoire de signe ou de message, n’auront plus de raison d’être.
Les dernières paroles de l’Évangile de Matthieu sont donc, à la fois, celles qui marquent la fin des apparitions, et celles qui révèlent le sens de la résurrection : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20).
Ces paroles sont un message propre au ressuscité : elles sont une révélation sur ce qu’est la résurrection du Christ… et la nôtre.
Il faut comprendre, semble-t-il, que la condition de ressuscité comporte une certaine appartenance à cet univers qui la distingue de la simple survie de l’esprit humain (ou de l’ “âme” humaine).
Le Christ ressuscité avait le pouvoir de se manifester d’une façon sensible, mais ces manifestations étaient des signes provisoires. Sa condition de ressuscité est avant tout le principe de sa présence dans son Église en tant que personne divine et en tant qu’homme ressuscité.
La résurrection ne le rend pas distant… au contraire, elle supprime toute distance avec ses disciples.
Ceux qui croient en sa résurrection pourront, jusqu’à la fin des temps, faire la rencontre du Fils de Dieu fait homme, et donc de l’homme que les disciples avaient côtoyé en Palestine. Cet homme plein de bienveillance est aussi proche de nous qu’il l’était de ses premiers disciples.
La résurrection signifie que notre prière est une rencontre du Christ ; elle signifie aussi que, dans notre apostolat missionnaire, il est constamment agissant avec nous : « Quant à eux, ils partirent prêcher partout, et le Seigneur travaillait avec eux. » (Marc 16,20)
Vous qui avez le désir d’annoncer l’Évangile à votre entourage, vous savez que le Seigneur vous accompagne dans toute votre mission. Quand vous témoignez de votre foi, le Seigneur est là qui touche les cœurs.
Frères et sœurs que votre prière soit une action de grâces pour la présence du Seigneur, et pour ce qu’il réalise avec vous.
Publié le 2013-04-15