Frères et sœurs, je propose que nous relisions ensemble un certain nombre de passages de la lettre de Paul VI sur l’évangélisation, qui est une merveille de clarté et d’intelligence. Chaque sujet est abordé dans la vérité et sous tous ses aspects.
1. L’effort pour annoncer l’Évangile aux hommes de notre temps, exaltés par l’espérance mais en même temps travaillés souvent par la peur et l’angoisse, est sans nul doute un service rendu à la communauté des chrétiens, mais aussi à toute l’humanité.
Annoncer l’Évangile est un cadeau que l’on fait à nos frères dans la foi : on les aide à mieux vivre leur vocation d’enfants de Dieu, et donc à mieux vivre de ce qui est déjà la vie éternelle.
C’est aussi un cadeau fait aux hommes en général, croyants ou non, parce qu’une société sans amour est invivable. Une société qui n’a pas le respect de la vie, qui pratique la violence, la corruption et la débauche sous toutes ses formes, est une société qui se détruit elle-même.
Annoncer l’Évangile, est donc vraiment un service rendu à toute l’humanité, même si parfois les hommes ne veulent pas entendre et se rebellent contre ceux qui leur disent la vérité.
Cela ne doit pas nous faire peur ni nous décourager : c’est la seule façon de marcher à la suite de Jésus. Il nous le rappelle dans la dernière des Béatitudes, qui est aussi la plus développée : « Heureux êtes-vous lorsque l’on vous insulte … et que l’on dit faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi. Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux. » (Mt 5,11)
2. [Paul VI écrit cette lettre dix ans après] la clôture du Concile Vatican II dont les objectifs se résument, en définitive, en un seul : rendre l’Église du XXesiècle encore plus apte à annoncer l’Évangile à l’humanité du XXesiècle.
Paul VI n’emploie pas encore le terme de « Nouvelle évangélisation », mais il ne parle pas d’autre chose. En fait, c’est exactement cela qui résume les objectifs du dernier concile.
Vatican II a rendu possible cette « Nouvelle évangélisation », qui n’est pas l’annonce d’un autre Évangile, mais qui veut, par tous les moyens, mettre cette Bonne Nouvelle à la portée des hommes de notre temps.
Ce qui explique la place donnée à l’apostolat des laïcs par ce concile. Ce message a pu sembler nouveau. En réalité il ne faisait que rappeler une évidence : chaque chrétien, en vertu de son Baptême et de sa Confirmation, a reçu, du Christ lui-même, la mission de propager l’Évangile.
3. Il faut absolument nous mettre en face d’un patrimoine de foi que l’Église a le devoir de préserver dans sa pureté intangible, mais le devoir aussi de présenter aux hommes de notre temps, autant que possible, d’une façon compréhensible et persuasive.
Le concile n’a pas trahi l’Évangile pour plaire aux hommes de notre temps ; il a montré une grande intelligence de la tradition de l’Église, un grand désir d’être plus fidèle à l’Évangile et de le rendre accessible.
4. Cette fidélité à un message dont nous sommes les serviteurs, et aux personnes à qui nous devons le transmettre intact et vivant, est l’axe central de l’évangélisation.
Il n’y a pas d’évangélisation sans cette double fidélité : au message et aux personnes. Il est évident que celui qui est infidèle au message n’évangélise pas… et s’il n’a pas le souci des personnes, il n’évangélise pas non plus.
Certains ont cru qu’ils pouvaient modifier le message pour plaire à nos frères séparés de l’Église, ou pour plaire aux incroyants. Ils ont cru qu’ils étaient des propriétaires qui pouvaient disposer du message.
Paul VI rappelle que nous ne sommes pas propriétaires, mais serviteurs de l’Évangile : on ne peut pas en disposer. Si on ne le transmet pas intact et vivant, ce qu’on transmet n’est plus la Parole de Dieu.
5. La présentation du message évangélique n’est pas pour l’Église une contribution facultative : c’est le devoir qui lui incombe, par mandat du Seigneur Jésus, afin que les hommes puissent croire et être sauvés. Oui, ce message est nécessaire. Il est unique. Il ne saurait être remplacé. Il ne souffre ni indifférence, ni syncrétisme, ni accommodation. C’est le salut des hommes qui est en cause … Il est la Vérité.
L’Évangile est le plus grand cadeau que l’on puisse faire à notre entourage, parce qu’il est le chemin du salut et de la vie éternelle.
Évangéliser, c’est aimer, parce qu’évangéliser, c’est sauver.
Nos cellules paroissiales ne sont peut-être pas la seule façon d’évangéliser,
mais elles sont une réponse à l’urgence exprimée ici… qui, elle-même, ne fait que reprendre ce qui était l’objectif du dernier concile.
Frères et sœurs, vous voyez que notre appartenance aux cellules paroissiales ne fait pas de nous des marginaux.
Publié le 2012-02-01