Frères et sœurs, à propos de l’incroyance, vous pouvez remarquer qu’avec l’essoufflement des idéologies, les athées militants ne sont plus très nombreux… et ceux qui peuvent dire pourquoi ils sont athées sont encore plus rares. Ce qu’on rencontre généralement, ce sont plutôt des agnostiques : des gens qui ne savent pas trop !
C’est un sujet qui nous concerne d’une façon directe… surtout dans la mesure où nous avons le désir de transmettre la foi.
Une des raisons pour lesquelles nous avons peur de laisser paraître notre foi, c’est que nous imaginons qu’il existe des arguments redoutables contre la foi… et nous supposons qu’il existe, un peu partout, des adversaires prêts à nous opposer ces arguments.
Pour préserver leur foi, certains préfèrent ne pas connaître ces arguments ! Beaucoup ont peur de ne pas savoir justifier leur foi et d’être confondus !
Pour vaincre cette peur, il nous faut simplement ouvrir les yeux sur la réalité ! Les personnes susceptibles de nous opposer des arguments redoutables sont rares… parce qu’il n’existe pas d’argument vraiment redoutable… il existe surtout une grande ignorance de la foi.
Un spécialiste en astrophysique peut être extraordinairement inculte en d’autres domaines… et il n’y a pas de raison qu’il nous fasse peur.
Ce que nous rencontrons, ce sont plutôt des gens qui se posent des questions… ou d’autres qui évitent de se poser des questions parce qu’ils doutent qu’il existe une réponse. Leurs réactions n’ont généralement rien à voir avec nos inquiétudes !
Et même si tel ou tel argument dépasse nos compétences, il ne nous est pas demandé d’avoir le dernier mot, mais simplement de dire notre foi… et ce témoignage a souvent plus de force qu’un argument.
Nos peurs sont généralement sans fondement. C’est pourquoi Jésus nous demande simplement de plonger… lui fera le reste :
“Ne vous inquiétez pas de savoir comment parler ou que dire : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là, car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.” (Mt 10,19)
En ce qui concerne les “déistes”, tout en croyant en l’existence de Dieu, ils restent généralement plus ou moins agnostiques : ils n’ont pas de certitudes sur Dieu.
Dans la mesure où ils croient en Dieu, ils ne croient pas en un Dieu qui ne fait rien… ils supposent qu’il règne sur cet univers d’une façon ou d’une autre… mais ils ne sont pas disposés à croire que Dieu ait pu s’intéresser à cette poussière dans l’espace qu’on appelle la terre… et à la variété de parasites assez étranges qui s’y développe, et qu’on appelle les hommes !
Croire en Dieu passe encore… mais croire que Dieu ait pu nous parler… et qu’il ait pu venir à notre rencontre… ils ne vont pas jusque-là !
Telle est la différence principale entre le déisme et la foi.
La foi ne consiste pas seulement à croire en Dieu… mais aussi à croire en Jésus Christ, Fils de Dieu, entré dans notre condition humaine.
Le Symbole des Apôtres, qui résume notre foi, n’est pas une simple collection de vérités, qui serait un peu en désordre !
Il y a un ordre dans le Credo… qui est l’histoire du monde… ou plutôt l’histoire des interventions de Dieu dans le monde… le cœur de cette intervention étant l’incarnation du Fils… qui est la partie centrale du Credo… et qui est un résumé de l’évangile.
Le Symbole commence avec la création du monde… mais il développe surtout l’“Histoire du salut”… qui se termine sur la vie éternelle.
On voit bien, dans le Symbole, que la foi qui n’est pas faite uniquement de vérités générales ou abstraites mais qu’elle porte sur des événements et sur des personnes… et il n’y a rien de plus concret que des personnes !
Les trois parties du Symbole portent sur les trois personnes divines… et la partie centrale est un résumé de l’évangile… c’est à dire de la naissance, de la vie, des paroles, des gestes de Jésus de Nazareth… de ses souffrances, de sa mort et de sa résurrection.
On voit que les vérités les plus importantes de notre foi portent sur des personnes et des événements… et, pour une grande partie, sur l’histoire de la venue et de la présence parmi nous du Fils de Dieu.
Le Credo a d’abord été, et il reste avant tout un Symbole baptismal… il exprime la foi des baptisés.
Il faut se rappeler que le mot “baptiser” est un mot grec qui veut dire “plonger”… et nous sommes baptisés au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit.
Cela veut dire que depuis le jour de notre Baptême, notre vie chrétienne est une vie plongée dans la vie des trois personnes divines.
Le Baptême est fait pour nous donner le pardon des péchés et une vie d’enfant de Dieu. Avant de baptiser un adulte, on lui demande s’il renonce au péché et s’il croit dans le Père, le Fils et le Saint Esprit.
Renoncer au péché… c’est accepter de lutter, autant qu’on le peut, contre la tentation et contre le mal… c’est reconnaître que le péché est la seule chose qui puisse détruire en nous cette vie d’enfants de Dieu.
Celui qui prend un tel engagement… et qui vit, par amour du Christ, dans la fidélité à sa parole, sait que Dieu est proche et qu’il habite en lui :
“Si quelqu’un m’aime, dit Jésus,il observera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure.” (Jn 14,23) C’est à cela que servent la foi et le Baptême… à demeurer en communion avec Dieu notre Père… et avec son Fils unique.
Que Dieu vous garde dans cette communion.
JCP
Publié le 2005-11-21