Frères et sœurs, puisque nous sommes arrivés au terme de notre réflexion sur le Symbole des Apôtres, je dois vous dire que je suis conscient des limites de ces enseignements.
Certains étaient trop denses pour que chaque point puisse être repris et commenté au cours des rencontres de cellule.
Je n'ai pas toujours réussi à mettre en relief les aspects pratiques du Symbole ou ses implications par rapport à la Mission.
Il m'est arrivé de vous dire que nos échanges ne doivent pas dégénérer en débat d'idées, mais être centrés sur la mission… et, en même temps, j'ai peut-être alimenté de tels débats d'idées en me laissant aller à ma tendance naturelle.
Je suis conscient de ces imperfections.
Il vous faut donc être indulgents et accepter ces faiblesses (nous avons tous nos faiblesses) et essayer de faire votre profit de ces enseignements.
Vous devez aussi admettre qu'on ne peut pas expliquer la foi de l'église d'une façon totalement non-intellectuelle.
Jean Paul II a d'ailleurs écrit une encyclique sur ce sujet il y a quelques années.
Je crois également que tout approfondissement de notre foi a, en lui-même, une dimension missionnaire.
Si chacun de vous se laisse identifier comme chrétien, des questions vous seront posées dans un avenir plus ou moins proche… et vous ne pourrez pas être des témoins de la foi sans répondre à un certain nombre de ces questions.
Il vous sera demandé de rendre compte de votre foi… et même si vous prenez garde de ne pas vous lancer dans un débat d'idées, il vous faudra dire ce que vous croyez et en quel sens vous le croyez.
Et il vous sera peut-être utile de vous rappeler ou de relire ces quelques réflexions sur le Credo.
Quelle est la place de la foi ? On peut dire que la foi et la réflexion sur la foi sont nécessaires, mais qu'elles ne sont pas l'essentiel de ce que Dieu attend de nous.
Le Credo (ou la foi trinitaire) est un moyen nécessaire pour faire la rencontre des personnes divines… mais l'essentiel est la rencontre… une rencontre qui consiste à aimer.
Jésus est plein d'admiration pour la foi de Pierre.
Pierre lui a dit : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.” Et Jésus lui répond : “Ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux.” (Mt 16,17)
Sa foi est un don de Dieu.
Mais l'essentiel est l'amour.
C'est cela que Jésus attend, avant toute chose, de Pierre, et de chacun de nous… c'est ce qu'il veut savoir… c'est la seule chose qui l'intéresse… c'est la question qu'il lui pose par trois fois : “Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ?” (Jn 21,15-17)
La foi sans l'amour ne sert à rien. (I. Cor 13,2) La foi est ce qui nous permet de connaître le Fils de Dieu… de le rencontrer et de l'aimer… vous n'avez pas de doute sur ce point… et vous savez aussi que cet amour du Christ est indissociable de l'amour fraternel… d'autant que vous faites l'expérience, entre vous, de cet amour.
Et là, on pourrait penser qu'on a tout dit, puisqu'il s'agit des deux grands commandements de l'évangile.
En fait, il faut ajouter que nos cellules ne doivent pas se contenter d'être des lieux de vie fraternelle… elles sont missionnaires.
Est-ce que cela voudrait dire qu'il existe, pour nous, une chose plus importante que l'amour ?
Certainement pas !
La mission n'est pas autre chose qu'un amour qui veut aller un peu plus loin… elle consiste à aimer comme le Christ nous le demande.
Il nous appelle à mettre en pratique l'amour fraternel au-delà de nos petites cellules familiales ou ecclésiales.
Il nous demande d'aimer un peu au delà de nos communautés fraternelles.
JCP
Publié le 2007-03-05