Adoration 1

Frères et sœurs, j’aimerais vous parler de l’adoration.
Même si le fait d’exposer l’Eucharistie ne remonte pas aux premiers temps de l’église, l’adoration eucharistique, pendant et après la Messe a toujours existé… et l’exposition du Saint Sacrement telle que nous la pratiquons nous aide, de toute évidence, à vivre la prière comme une rencontre du Christ.

Quoi qu’il en soit de la forme, l’évangile nous invite avec insistance à persévérer dans la prière… comme la veuve qui n’a d’autre arme que de prier inlassablement le juge qui peut lui faire justice (Luc 18,1-5), ou comme le personnage qui frappe à porte de son ami en pleine nuit, pour lui demander du pain… et qui insiste, avec un sans-gêne inlassable, jusqu’à ce qu’il l’obtienne ! (Luc 11,5-13)

Il invite donc chacun à persévérer sans trop se tâter le pouls… ni se demander, chaque matin, si aujourd’hui il a envie de prier !
Un amour adulte est un amour fidèle… et la prière est une forme d’amour.
L’amour ne doit pas être confondu avec la facilité : ce qui est vrai de l’amour conjugal, de l’amour que l’on a pour ses enfants, et naturellement de l’amour de Dieu.
Il n’y a pas d’amour vrai sans persévérance dans l’amour, et cette persévérance n’est pas facile tous les jours.

L’amour est la source des plus grands bonheurs : l’amour conjugal, l’amour de ses enfants ou petits enfants, l’amour fraternel dans une famille ou dans une communauté de disciples du Christ… mais on sait que cet amour a un prix : le don de soi et l’oubli de soi.
C’est le paradoxe de l’amour : il est source de bonheur, à condition que ce bonheur ne soit pas recherché !

Il n’est pas étonnant que l’amour de Dieu, et le bonheur qui en résulte, soit semblable à l’amour que nous avons pour nos proches.
Si on prend le temps de prier, ce n’est pas pour y trouver une satisfaction ou une consolation, mais par amour du Christ !
Si c’est le cas, on ne se demandera plus si on a envie de prier ou non… et la persévérance dans la prière, qu’elle soit ou non difficile, nous semblera aller de soi.

Tout ceci vaut de la prière en général, et donc également du temps d’adoration que les membres des cellules s’engagent à prendre chaque semaine, autant qu’il est possible, en présence du Saint Sacrement.

Certains d’entre vous ont des journées professionnelles qui se terminent tard le soir, et ils prennent un temps d’adoration dans une église proche de leur lieu de travail, pendant l’heure du repas de midi.
Ils n’ont généralement pas la possibilité de prier devant le Saint Sacrement exposé, mais ce n’est pas là l’essentiel.

Pour ceux d’entre vous qui êtes davantage présents à Viroflay, il n’est pas, non plus, toujours facile de prendre le temps de venir jusqu’à l’oratoire.
Cette difficulté est parfois réelle… mais il arrive aussi qu’elle tienne simplement à notre difficulté d’aimer et de rester fidèles à la prière.

Il peut nous sembler difficile de prendre le temps de sortir de chez nous et d’aller dans un lieu particulier à une heure donnée… mais nous ne devons pas être trop indulgents avec nos faiblesses… et reconnaître qu’il est généralement plus difficile encore de prier seul !
Nous devons donc être assez lucides pour examiner nos motivations.
Pour acheter un objet plus ou moins utile, nous sommes prêts à bondir de chez nous à l’instant et à courir de boutique en boutique… mais pour prendre un temps d’adoration, une fois dans la semaine, les difficultés deviennent soi-disant insurmontables !

C’est le signe de la difficulté que nous avons à observer le premier et le grand commandement… la difficulté que nous avons à donner la priorité à l’amour de Dieu.
Aimer, c’est donner de son temps… qu’il s’agisse de l’amour de nos proches, de la mission, ou de l’amour du Christ.

La présence eucharistique n’est pas indispensable à la prière, mais elle constitue une aide… et si nous sommes tentés de fuir cette aide, il nous faut admettre que c’est une tentation au sens propre.
Ce temps hebdomadaire de prière devant le Saint Sacrement n’est pas la seule forme de prière, mais il est une façon privilégiée d’entrer dans la prière… et il ne peut que nous aider à demeurer, d’une façon de plus en plus habituelle, dans la présence du Christ.

Nous devons nous poser la question honnêtement : si nous renonçons à une telle démarche, est-ce vraiment pour mieux prier ?
Le fait de prendre un temps particulier et de faire une démarche dans un lieu différent… ne constitue pas une difficulté, mais une aide.
Un tel changement de lieu nous évite de faire passer la prière après la multitude de nos activités… elle devient un rendez-vous important et prioritaire pour lequel on interrompt ses activités.

Que le Seigneur Jésus vous bénisse, lui qui se fait proche de vous dans l’adoration.

JCP

Question éventuelle :
Quels moyens nous proposer les uns aux autres pour rester fidèles à l’adoration ?

Retour aux archives