L’adoration et la mission

Frères et sœurs, j’aimerais vous faire le résumé d’un bel enseignement que nous avons entendu à Fontainebleau sur l’adoration.
“Jésus monte dans la montagne et il appelle ceux qu’il voulait. Ils vinrent à lui et il en établit douze pour être avec lui et pour les envoyer prêcher.” (Marc 3,13-14)
Jésus appelle à lui… et ensuite seulement il envoie en mission.
On ne peut pas être missionnaire sans être allé vers le Christ. C’est la rencontre du Christ et l’adoration qui fera de nous des évangélisateurs.
Évangéliser sans adorer, c’est du prosélytisme… adorer sans évangéliser, c’est une évasion.
Jésus passait ses journées à évangéliser, mais il passait aussi une partie de ses nuits à prier : “Au matin, à la nuit noire, Jésus se leva, sortit et s’en alla dans un lieu désert ; là, il priait.” (Marc 1,35)
Jésus a annoncé la Bonne Nouvelle… mais le moment décisif est celui où il est abandonné de tous… où il semble avoir échoué et être sans pouvoir : quand il est sur la croix… c’est là qu’il sauve le monde.
Pendant nos moments d’adoration, on peut avoir l’impression de ne rien faire et de perdre notre temps… mais c’est là que nos activités d’évangélisation portent des fruits : l’adoration est le moment de l’enfantement spirituel.
Nous ne pouvons pas faire mieux que Jésus. Nous pouvons dire la Bonne Nouvelle, mais seul l’Esprit Saint peut ouvrir les cœurs.
L’adoration, c’est le premier commandement : aimer le Seigneur de toute notre âme et par dessus tout, c’est notre priorité en cette vie.
L’adoration est aussi un acte de justice : on rend à Dieu ce qu’on lui doit : il me tient dans l’existence, à chaque seconde, par amour… il a droit à mon amour.
Et ce n’est pas seulement parce qu’il est mon Créateur qu’il a droit a mon amour… c’est, plus encore, en raison de la Nouvelle Création qui fait de nous des fils. Sa patience, son indulgence et sa miséricorde sont celles d’une mère ou d’un père.
Jésus nous dit : “Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne va au Père si ce n’est par moi.” (Jean 14,6)
C’est lui nous fait entrer dans la vie des personnes divines, qui est une vie éternelle. L’adoration a une dimension trinitaire.
Celui qui fait ses premiers pas dans l’adoration connaît souvent la joie du cœur à cœur. Mais Jésus n’a pas dit : “Priez pour connaître la consolation.”
Celui qui ne veut pas aller au delà du cœur à cœur, et accepter l’aridité et la purification, n’a rien compris à l’adoration.
Celui qui abandonne l’adoration parce qu’il ne ressent rien, abandonne au moment où il allait vraiment entrer en communion avec le Christ.
On se dit : “Qu’est-ce que je fais là ?” … et soixante fois dans une heure on fait un acte de foi
Dans l’aridité on peut dire : “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute”, et non pas : “Écoute, Seigneur, ton serviteur te parle”.
Le fruit de l’adoration est évidemment un amour plus profond du Christ.
Mais il y a trois autres fruits qui sont du domaine de l’amour fraternel, et donc de l’évangélisation :
– On voit naître un plus grand amour dans la cellule,
– On voit l’autre comme un enfant aimé de Dieu,
– On comprend que les autres ont besoin de Dieu plus que de moi… et si je suis rempli de Dieu, je pourrai vraiment leur donner quelque chose : je pourrai évangéliser en vérité.
JC.P.

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