Frères et sœurs, j’aimerais vous parler un peu de cette Église voulue par le Christ, qu’il appelle “Mon Église.”
A ce sujet, je vous invite à vous méfier de ceux qui insistent un peu trop sur ce que l’Évangile n’est pas… ou sur ce que l’Église n’est pas !
Il est de bon ton de dire que l’Évangile n’est pas une morale… ou que l’Église n’est pas une structure, ou qu’elle pas une hiérarchie… mais qu’elle est une communion entre des personnes.
Il va de soi que l’Évangile n’est pas seulement une morale… il est aussi une foi, qui est elle-même le moyen d’une rencontre du Christ… mais il est également une morale : “Il ne suffit pas de me dire : Seigneur, Seigneur ! pour entrer dans le Royaume des cieux ; il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux.” (Mt 7,21) Et la morale, vous le savez, n’est rien d’autre que l’ensemble des choses qu’il faut mettre en pratique.
L’Église est-elle une structure, une hiérarchie, ou bien une communion ?
Elle est tout cela… on ne peut pas choisir… et il est vrai que l’essentiel est la communion des fidèles entre eux (par la foi et l’amour) et leur communion avec le Christ.
La structure hiérarchique n’est pas l’essentiel : elle est au service de la communauté des fidèles et de la communion de tous avec le Christ… mais cette structure est indispensable et elle est voulue par le Christ !
Chaque croyant professe : “Je crois en l’Église apostolique” : l’Église fondée sur les Apôtres et sur les successeurs des Apôtres.
Sans la succession apostolique, il n’y a pas vraiment d’Église.
Les évêques et les prêtres sont les ministres (ou les serviteurs) de la Parole et des Sacrements.
Cette structure a été voulue par le Christ pour être le garant de la transmission de sa Bonne nouvelle. Ce qu’on appelle la “Tradition” n’est pas autre chose que la transmission, par l’Église, de la foi et des Sacrements.
Il va de soi que l’Église n’est pas seulement une structure… de même qu’un vivant n’est pas seulement un squelette !
Sans squelette, un vivant ne serait qu’un tas informe… mais s’il était uniquement un squelette, il ne serait pas un vivant !
Ce qui donne à l’Église sa structure, ce sont les ministres ordonnés qui sont les successeurs des Apôtres… mais ils ne peuvent pas, à eux seuls, constituer une Église ! D’ailleurs, le mot “ministre” veut dire qu’ils sont “serviteurs” à la fois du Christ et de la communauté des fidèles.
Ce sont deux services qu’on ne peut pas séparer… en fait il s’agit d’un seul service : du Christ et des fidèles, puisqu’il consiste à les faire se rencontrer : il consiste à mettre en relation les croyants avec leur Seigneur.
Cette relation suppose évidemment la foi : on ne peut pas rencontrer quelqu’un qu’on ne connaît pas !
Mais elle suppose aussi la pratique des Sacrements… les Sacrements de l’Église étant le lieu privilégié de la rencontre du Christ.
Autrement dit, cette relation de chaque fidèle avec le Christ suppose qu’il soit “croyant” et qu’il soit “pratiquant” !
Mais ce n’est pas tout… il ne suffit pas d’être “croyant” et “pratiquant” : il faut que toute cette foi et cette pratique aboutissent vraiment à la rencontre du Christ… qui est une rencontre d’amour.
Sans l’amour ou la charité, tout ce qu’on peut croire et tout ce qu’on peut faire ne peut aboutir à rien. Relisez sur ce point I Cor. 13,2-3.
Rappelez-vous aussi cette parole de Jésus :
“Celui qui m’aime observera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure.” (Jn 14,24)
Vous voyez qu’il ne s’agit pas d’aimer un être lointain, mais un être qui est venu à nous, et qui a établi, en nous, sa demeure. Vous voyez aussi que cet amour que nous avons pour le Christ est la source d’où découle notre fidélité à l’Évangile et, en particulier, à l’amour fraternel : à la disponibilité, au partage, et à l’amour fraternel.
Et notre règle de vie est là pour nous aider à vivre plus intensément ces deux rencontres.
Que le Seigneur bénisse votre cellule d’Église : qu’elle soit un lieu de communion et de rencontre du Christ.
JC.P.
Publié le 2010-01-18