Je crois… à la communion des Saints,
Les Symboles de foi de l’église ancienne ne parlent pas de la “Communion des Saints”. Cet article de foi ne se trouve que dans le “Symbole des Apôtres” auquel il a été ajouté vers la fin du 5ème siècle, dans la région du Sud de la Gaule. Il a ensuite été adopté dans tout l’Occident.
La “Communion des Saints” est la multitude des hommes qui accueillent le salut donné par le Christ. Etant en communion avec lui, ils sont en communion entre eux. Ils partagent une même fraternité, Dieu les ayant appelés à la même filiation adoptive.
Cette “Communion” c’est aussi ce qu’ils font les uns pour les autres… puisque aimer c’est faire du bien (Luc 6,27)… et le plus grand bien que l’on puisse faire aux autres est de les faire progresser dans la sainteté.
La “Communion des Saints” est donc un article de foi qui nous concerne en tant que confirmés désireux de faire grandir l’église du Christ… et, naturellement, en raison de l’idéal de nos cellules d’évangélisation.
Saint Paul écrit aux Colossiens : “Je trouve maintenant ma joie dans les souffrances que je supporte pour vous, et ce qui manque aux épreuves du Christ, je l’accomplis dans ma propre chair, pour son corps qui est l’église.” (Col 1,24)
Ces paroles laissent entendre que la “Communion des Saints” n’est pas seulement celle des “bienheureux”.
Nous ne sommes pas en dehors de cette “Communion”… nous ne sommes pas seulement appelés à recevoir, mais aussi à donner (comme Paul)… à offrir, pour le progrès de tous, notre sainteté, nos prières, nos conversions, notre amour et notre fidélité patiente jusque dans les épreuves.
Ceux qu’on appelle les “Saints”, dans le Nouveau Testament, ce sont les disciples du Christ en général. (cf. Rom 1,7 - Rom 16,15)
S’il est vrai que la “Communion des Saints” comprend tous ceux pour qui nous pouvons prier, ou qui peuvent prier pour nous… tous ceux pour qui nous pouvons nous sanctifier, ou qui peuvent se sanctifier pour nous… tous ceux qui peuvent mériter les uns pour les autres la grâce de l’indulgence… cela signifie que cette “Communion” va au delà des limites de l’église visible et de la communauté des baptisés.
On peut considérer que la “Communion des Saints” concerne tous ceux que le Christ a voulu sauver et sanctifier… tous ceux qui ne se sont pas endurcis éternellement dans le péché… tous ceux qui, en ce monde, peuvent encore être sauvés… et ceux qui, au delà de cette vie terrestre, vivent un temps de purification.
C’est avant tout pour ceux qu’il évangélise que Paul supporte et offre ses épreuves et ses souffrances (Col 1,24) : pour ceux qui sont dans l’église du Christ, et ceux pour qui il veut ouvrir les portes de cette église.
Evangéliser c’est faire découvrir à d’autres la joie de connaître et de rencon_trer le Christ… c’est aussi offrir sa vie pour eux.
Evangéliser, ce n’est pas seulement parler du Seigneur Jésus à nos frères… c’est aussi prier pour qu’ils entendent cette parole… et la prière est plus puissante que la parole… quant à l’offrande que l’on peut faire de sa vie et de ses épreuves, elle est, sans doute, plus puissante encore.
Jésus ne s’est pas contenté d’enseigner l’évangile… et ce n’est pas sans raison qu’il a choisi de nous sauver en donnant sa vie.
Le péché a deux conséquences : il nous coupe de Dieu et il nous détruit.
Le salut a donc deux dimensions : le pardon des péchés… et la réparation de ce que le péché a détruit en nous.
Dieu seul peut nous donner le pardon… quant à la réparation de ce qui a été faussé par le péché, elle se réalise, avec la grâce de Dieu, par notre conversion et notre sanctification… elle nous vient aussi de cette entraide spirituelle qu’on appelle “Communion des Saints”.
Ce qui veut dire que celui qui se convertit ne se sanctifie pas seulement pour lui, mais aussi pour les autres… pour l’église… et donc que toute forme de sainteté est missionnaire.
Ainsi vous comprenez pourquoi nos cellules d’évangélisation donnent une telle place à la prière : à la louange, à l’intercession et à l’adoration.
Vous qui avez tant reçu de l’église, que votre sainteté soit rayonnante et missionnaire.
JCP
Publié le 2006-11-13