Pendant cette période de l’été, quel témoignage allons-nous donner auprès de l’ “oikos provisoire” des nos vacances.
On sait que la “visibilité” de notre foi ou de notre appartenance au Christ est la condition du témoignage… elle le rend possible, en créant des occasions et en suscitant des questions dans notre entourage.
Il est vrai que les questions que l’on risque de nous poser nous font une peu peur… et l’une des raisons que nous avons de garder un profil bas est d’éviter les questions… que ce soient des questions sur notre foi… ou des questions sur notre comportement.
Cette tentation existe pendant l’année, auprès de ceux que nous côtoyons quotidiennement… soit parce qu’ils connaissent nos défauts… soit parce que nous ne voulons pas afficher un zèle excessif qui compromettrait notre confortable indifférence à leurs problèmes.
Pendant les vacances, la tentation existe aussi de ne pas trop afficher notre foi auprès de gens que nous rencontrons occasionnellement… ce qui nous laisse une liberté de comportement que l’on n’aurait pas dans notre entourage habituel.
Et pour ceux qui passent des vacances en famille, on retrouve la difficulté, encore amplifiée, d’un entourage qui connaît trop bien notre passé… et qui aura du mal à prendre au sérieux notre désir missionnaire.
Accepter la “visibilité” demande une certaine humilité.
On ne deviendra pas missionnaire en essayant de jouer un rôle… mais en reconnaissant notre pauvreté.
Jouer un rôle auprès de ceux qui nous connaissent, ce n’est pas possible… et jouer un rôle auprès des autres ne serait pas souhaitable.
La mission ne peut se fonder que sur la vérité… puisqu’elle se fonde moins sur nos convictions que sur notre témoignage.
Avoir “faim et soif de justice”, c’est-à-dire, de droiture ou de sainteté… c’est refuser de se résoudre à la tiédeur… et en même temps reconnaître que la sainteté est au dessus de nos moyens !
C’est avoir un “cœur de pauvre”… qui veut bien admettre toutes ses faiblesses passées et présentes… et décide, malgré cela, de laisser paraître sa foi.
C’est un double chemin… de sainteté… et de témoignage.
étant conscients de notre faiblesse, nous faisons ainsi un choix qui nous aidera à être moins inconséquents.
C’est un chemin de sainteté… parce qu’il nous engage à vivre ce que nous professons… en particulier la loi d’amour.
C’est un chemin de témoignage… parce que nos proches vont nous demander de rendre compte de notre foi.
Pour cela, il suffit simplement de décider de plonger !
Il ne s’agit pas de savoir comment on va s’en sortir… ni comment les autres vont réagir… ni de peser le pour et le contre.
Il ne faut surtout pas chercher à imaginer les questions qui nous seront posées… ni les réponses qu’on pourrait leur donner.
Il faut être convaincu que témoigner de sa foi ne consiste pas à avoir le dernier mot… mais simplement à dire ce que l’on croit.
Bernadette disait : “Je ne suis pas chargé de vous le faire croire, je suis chargé de vous le dire.”
C’est l’essence du témoignage… cela rejoint ce que Paul VI appelait la “proposition de la foi”. (Relire Evangelii nuntiandi, 80)
On peut laisser le dernier mot à un contradicteur éventuel… l’important est de lui avoir dit : “Voilà ce que je crois …”
Et il est possible qu’un tel témoignage ait sur lui, un impact plus fort qu’une démonstration, et qu’il le fasse réfléchir davantage.
On ne peut être disciple du Christ sans l’amour de la vérité… et une démonstration est parfois utile… mais faire la rencontre d’un témoin, c’est plus que comprendre une idée… c’est rencontrer une personne qui vous dit ce qui donne un sens à sa vie.
Et cela, chacun d’entre nous peut le faire… il suffit qu’il ait décidé de laisser paraître sa foi… non pas à tout propos et d’une façon intempestive … mais sans honte, à chaque fois que les circonstances le demandent.
On peut choisir la “visibilité” et être détendu… laisser venir les questions et ne jamais les éluder… l’Esprit Saint fera le reste.
Ce n’est pas tant une question de courage, qu’une question de foi… cette “foi-confiance” qui consiste à s’en remettre à l’Esprit :
“Ne vous inquiétez pas de savoir comment parler ou que dire : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là… ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.” (Mt. 10,19-20)
Si je peux me permettre un résumé de ces deux enseignements pour la période des vacances, il tient en trois lignes :
1) Se faire une petite “règle de vie” pour la prière quotidienne… et se ménager ainsi le bonheur d’un temps de rencontre du Christ.
2) Accepter une certaine “visibilité”… et laisser venir les questions.
Frères et sœurs dans le Christ, je vous demande de prier pour moi… pour que je sache mettre en pratique ce que je vous propose.
Que Dieu vous bénisse.
JCP
Publié le 2005-06-27