Troisième voyage de Paul

Frères et sœurs, dans le dernier enseignement, on a vu Paul arriver à Éphèse pour un séjour de plus de deux ans.
Au cours de ce séjour, il avait écrit la première lettre aux Corinthiens, que vous avez évidemment lue et relue ces dernières semaines.
Il va de soi que ces enseignements un peu trop concis n’ont de sens que comme introductions et incitations à la lecture de la Parole de Dieu.
Connaissant les circonstances de chaque lettre vous pouvez, plus facilement entrer en contact avec la Parole de Dieu lui-même et en cueillir les fruits innombrables.
Si nous croyons vraiment qu’à chaque ligne, c’est Dieu qui nous parle, comment ne pas en nourrir notre foi quotidiennement ?
Depuis Éphèse, Paul doit faire plusieurs visites à Corinthe, qui se passent mal. Malgré sa première lettre, des tensions divisent la communauté.
A Éphèse, la diffusion de la foi chrétienne suscite une émeute : les marchands de souvenirs craignent une mévente des statues et des temples d’Artémis en argent (Act. 19, 23-40).
Paul quitte alors Éphèse pour la Macédoine (Philippes, Thessalonique). C’est là qu’il retrouve Tite, qu’il avait envoyé à Corinthe et qui semble avoir eu plus d’autorité que Paul… il a pu rétablir l’ordre (II Cor. 7, 5-7).
C’est de là, en 57, qu’il écrit II Corinthiens… il confie la lettre à Tite.
Il annonce son séjour à Corinthe : qui durera trois mois (Act. 20, 3).
A Corinthe, pendant l’hiver 57-58, Paul écrit la lettre aux Romains (Rom. 15, 25-26) et la lettre aux Galates.
Le voyage de retour passe par Philippes : à partir de ce moment, on voit que Saint Luc fait partie du voyage : le récit des “Actes des Apôtres” devient très détaillé… et il écrit en disant “nous…” (Act. 20,6).
Ils embarquent pour Troas… à Milet, près d’Éphèse, il fait un long discours d’adieu aux Anciens (Act. 20,17-35) et leur confie la communauté (Act. 20,31). Il passe par Tyr, débarque à Césarée et monte à Jérusalem (Act. 20,38-21,15).
Deuxième lettre aux Corinthiens
En lisant les lettres aux Thessaloniciens et aux Corinthiens, vous pouvez voir que Paul est missionnaire avant toute chose.
Ses écrits sont des lettres de circonstance, et s’il traite de théologie, c’est pour répondre aux besoins des communautés qu’il avait fondées.
D’ailleurs, les Évangiles eux-mêmes résultent de la mission… ce sont les aide-mémoire des premiers missionnaires et prédicateurs, recueillis et transmis par les communautés chrétiennes.
En nourrissant notre foi de leurs écrits, vous voyez que notre motivation rejoint totalement la leur : être mieux armés pour la mission.
Dans cette 2e lettre aux Corinthiens, vous découvrez les épreuves, les échecs, les inquiétudes et les joies d’un missionnaire (II Cor. 6,4-10).
La mission n’apporte pas que des consolations : vous en avez fait l’expérience… elle peut être source de peines… quand ceux pour qui on a prié et qu’on a servi avec amour finissent par s’éloigner.
Ces peines qui résultent de notre désir missionnaire, vous pouvez voir que Paul les a connues avant nous, et sans doute plus que nous. En Asie (c’est-à-dire à Éphèse) il a été au bord du désespoir et il a mieux compris qu’on ne peut s’approprier les résultats de la mission (II Cor. 1,9).
Etre missionnaire, c’est, à la fois, faire tout ce qui est possible pour évangéliser, et en même temps, s’en remettre totalement à Dieu.
Certains ayant des doutes sur ses motivations, (II Cor. 1,12-13) Paul leur dit son désir de se faire serviteur pour l’amour de Jésus (II Cor. 4,5).
Il ne s’approprie en rien l’extraordinaire puissance de l’Évangile : chaque épreuve subie lui fait prendre un peu plus conscience de n’être qu’un vase fragile dans lequel Dieu a déposé un immense trésor (II Cor. 4,7‑12). Et c’est la voie qu’il nous propose.
Il sait que la récompense de son labeur est une vie glorieuse, qui n’est pas étrangère à la vie actuelle. Il la compare à un vêtement. Il n’aura pas à se dévêtir de sa vie, mais plutôt “revêtir par dessus l’autre ce second vêtement, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie.” (II Cor. 4,17-5,5)
C’est pourquoi il supplie les Corinthiens de se laisser réconcilier avec Dieu. Dans le Christ, Dieu s’est réconcilié le monde… et Paul est le ministre (le serviteur) de cette Réconciliation : pour inviter les hommes à ne pas refuser le pardon qui leur est offert. (II Cor. 5,19-20)
Depuis les premiers jours, les chrétiens de Jérusalem mettaient tout en commun (Act. 2,44-45). Vingt ans plus tard, ils ne peuvent plus subvenir à leurs besoins, et Paul organise une collecte en leur faveur (II Cor. 8 & 9).
Par la suite ce modèle de vie sera celui des communautés religieuses.
Dans les trois chapitres suivants (10 à 12), Paul doit justifier son ministère.
Des missionnaires judéo-chrétiens sont venus à Corinthe après le départ  de Paul. Ils l’ont dénigré et calomnié, dans le but d’imposer à la communauté chrétienne les pratiques du judaïsme. C’est tout l’avenir de l’Église qui est en jeu… et Paul est contraint de prendre sa propre défense.
Il critique sévèrement ces faux apôtres et fait son propre éloge… mais ce sont les Corinthiens qui l’ont obligé à une telle folie !
Dans le dernier chapitre (13), il annonce sa venue, et sa volonté, malgré sa faiblesse, de rétablir l’ordre par la puissance du Christ.
Il termine par ces mots : “Frères, soyez joyeux, travaillez à votre sanctification, encouragez-vous mutuellement, soyez en plein accord, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous.”
Ne manquez pas de lire cette deuxième lettre aux Corinthiens d’un apôtre qui était rempli de la présence de Dieu.
JC.P.

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