Frères et sœurs, nous parlions, la semaine dernière de l’évolution de la société et de la place de l’église dans la société.
Cette évolution demande-t-elle d’inventer des recettes totalement nouvelles.
Il semble qu’elle nous invite plutôt à revenir à l’évangile.
Il ne s’agit pas tant d’innover… que de laisser l’évangile remettre en question notre regard, notre mode de vie, et notre pastorale.
Certains d’entre vous me confiaient qu’avec le désir d’être missionnaires, leur regard avait changé, au cours de ces années.
Dans la lettre des évêques aux catholiques de France (éditions du Cerf, 1999), on lit ceci : “La situation présente comprend des difficultés nouvelles. C’est en effet la communication de la foi qui est aujourd’hui compromise ou rendue très difficile dans de larges secteurs de la société française. Nous avons à… retrouver le geste initial de l’évangélisation : celui de la proposition simple et résolue de l’évangile du Christ.” (p. 37)
Jésus n’a pas imposé la foi… il ne faisait pas partie de ceux qui pouvaient exercer des pressions… puisqu’il est allé jusqu’à subir, lui-même la persécution.
Il demande à ses disciples : “Voulez-vous partir vous aussi ?” (Jn 6,67)
Et quand Jacques et Jean veulent faire tomber le feu du ciel sur un village qui refuse de les recevoir, il les réprimande sévèrement. (Luc 9,53-56)
Jésus n’a pas imposé, mais proposé la foi, d’une façon simple et résolue.
On peut citer encore cette lettre :
“Nous ne cherchons pas à présenter quelque chose de nouveau, mais à reconnaître les conditions nouvelles dans lesquelles nous avons à vivre et à annoncer l’évangile. Dans ces conditions nouvelles, tout en demeurant les bénéficiaires de l’héritage reçu, nous avons à devenir des proposants de la foi… nous avons… à former une église qui évangélise… en répondant à l’invitation de son Seigneur (Mt. 5,16) : Que votre lumière brille aux yeux des hommes, pour qu’en voyant le bien que vous faites, ils rendent gloire à votre Père qui est aux cieux.” (p. 41)
Une église qui évangélise, c’est une église où chaque fidèle entend cet appel à être missionnaire.
C’est ce que Jean Paul II appelait la “Nouvelle évangélisation”.
C’est, en fait, un retour à la situation du Nouveau Testament.
Nous avons plusieurs fois parlé de l’adoration… peut-on dire que l’adoration, c’est l’essentiel ?
Je dirais plutôt que l’adoration est essentielle.
Elle est le fondement nécessaire de l’évangélisation… parce qu’évangéliser c’est conduire nos frère à la rencontre du Christ… ce qui suppose que nous fassions nous-mêmes, d’une façon habituelle, la rencontre du Christ.
La prière et le service sont les fondements de l’évangélisation… ces trois points sont indissociables… mais aucun des deux premiers ne doit nous faire oublier le troisième qui constitue la spécificité des cellules.
Elles ne sont pas seulement un lieu où l’on se nourrit spirituellement… mais où l’on se nourrit pour donner.
C’est ce qui caractérise l’amour… et c’est la condition de la vie et de la croissance de l’église du Christ.
Rien d’étonnant que ce soit le testament spirituel que Jésus adresse à ses disciples dans la finale de chacun des trois évangiles synoptiques :
“Allez, de toutes les nations faites des disciples.” (Mt. 28,19)
“Allez par le monde entier, proclamez l’Evangile à toutes les créatures.” (Marc 16,15)
Et Marc ajoute : “Quant à eux, ils partirent prêcher partout et le Seigneur agissait avec eux”. (Marc 16,20)
On prêchera en mon nom “la conversion et le pardon des péchés à toutes les nations… C’est vous qui en êtes les témoins.” (Luc 24,47-48)
Que le Seigneur Jésus vous bénisse… et qu’il vous accompagne dans votre mission.
JCP
Publié le 2005-05-23