Ce chapitre nous invite à être, dans l’Église, des artisans d’unité.
« Bienheureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu. » (Mt 5,9)
Pour être fils de Dieu avec le Christ, il ne suffit pas d’être croyant et baptisé, il faut également être artisan d’unité et de réconciliation… dans notre famille, notre voisinage, notre milieu de travail, et par dessus tout, entre chrétiens, même si nous sommes de sensibilités différentes.
77. La force de l’évangélisation se trouvera bien diminuée si ceux qui annoncent l’Évangile sont divisés entre eux par toutes sortes de ruptures … En effet, si l’Évangile que nous proclamons apparaît déchiré par des querelles doctrinales, des polarisations idéologiques, ou des condamnations réciproques entre chrétiens, au gré de leurs vues différentes sur le Christ et sur l’Église et même à cause de leurs conceptions diverses de la société et des institutions humaines, comment ceux à qui s’adresse notre prédication ne s’en trouveraient-ils pas perturbés, désorientés sinon scandalisés ?
Le testament spirituel du Seigneur nous dit que l’unité entre ses disciples n’est pas seulement la preuve que nous sommes siens, mais aussi la preuve qu’il est envoyé du Père, test de crédibilité des chrétiens et du Christ lui-même. Évangélisateurs, nous devons offrir aux fidèles du Christ, non pas l’image d’hommes divisés et séparés par des litiges qui n’édifient point, mais celle de personnes mûries dans la foi, capables de se rencontrer au delà des tensions réelles grâce à la recherche commune, sincère et désintéressée de la vérité. Oui, le sort de l’évangélisation est certainement lié au témoignage d’unité donné par l’Église.
Certains se souviennent qu’à l’époque du concile Vatican II, des idéologies antagonistes divisaient les catholiques. Depuis, les idéologies se sont calmées. D’autre part, c’est une des grâces de nos cellules paroissiales de pouvoir réunir des personnes de milieux et de sensibilités différentes.
On ne se réunit pas pour des débats d’idées, mais pour prier ensemble et s’encourager au service de la mission. En cela, nos cellules sont une chance pour l’Église et pour chacun de nous.
Le parcours Alpha est également une chance pour notre paroisse : il réunit des personnes très différentes, dans un climat d’amour fraternel, au service de l’évangélisation.
Alpha et les cellules ont un point commun : leur projet d’évangélisation associe l’annonce de la Parole de Dieu et le témoignage de l’amour fraternel, que ce soit entre les membres de la cellule ou à l’égard des personnes évangélisées.
Nous sommes appelés aussi à faire tout ce qui dépend de nous pour que progresse l’unité avec nos frères séparés de l’Église :
La division des chrétiens est un grave état de fait qui parvient à entacher l’œuvre même du Christ. Le Concile Vatican II affirme avec lucidité et fermeté qu’elle « nuit à la cause sacrée de la prédication de l’Évangile à toute créature, et pour beaucoup elle ferme l’accès à la foi » …
Nous faisons nôtre le vœu exprimé par les Pères de la troisième Assemblée générale du Synode des Évêques, à savoir que l’on collabore plus résolument avec nos frères chrétiens auxquels nous ne sommes pas encore unis par une communion parfaite, en nous fondant sur le baptême et sur le patrimoine de foi qui nous est commun, de façon à pouvoir dès maintenant, dans le même travail d’évangélisation, témoigner ensemble et plus largement du Christ dans le monde.
Dans le quotidien, chacun de nous peut être amical avec les chrétiens séparés de l’Église qu’il côtoie dans son entourage. Dans notre paroisse, il existe des mouvements, tels que les Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens, qui réunissent des chrétiens de différentes confessions.
On sait que les Cellules ont été fondées par un pasteur coréen évangélique, et qu’Alpha est multiconfessionnel et donne les mêmes formations aux animateurs des différentes Églises.
Cela ne veut pas dire pour autant que le retour à l’unité sera facile.
La foi de l’Église catholique, rappelée par Vatican II, est qu’elle est l’Église fondée par le Christ. Au cours de l’histoire, des communautés se sont séparées d’elle. Même si l’Église catholique a eu des torts dans ces séparations, elle n’a jamais été une « Église séparée » : elle est l’Église originelle. De sorte que le retour à l’unité parfaite suppose un retour des Églises séparées dans la communion de l’Église catholique.
En vue de ce retour, l’Église peut faire des réformes et reconnaître un certain nombre d’erreurs passées et présentes… mais elle ne peut pas remettre en question les vérités de foi qui ont été définies par les conciles et les successeurs de Pierre.
Dans le chapitre suivant, en effet, Paul VI rappelle que l’Église n’est pas propriétaire de la vérité, mais servante ou dépositaire. Elle ne peut donc pas disposer du message reçu du Christ.
Le chemin de la pleine communion étant difficile, il faut que chacun de nous ait d’autant plus à cœur d’être artisan d’unité.
Que le Seigneur vous donne soif d’unité et de réconciliation.
Publié le 2012-11-20