Nous sommes appelés à être « serviteurs de la vérité » :
78. L’Évangile dont nous avons la charge est aussi parole de vérité.
Une vérité qui rend libres (Jn 8,32) et qui seule donne la paix du cœur, c’est ce que les gens viennent chercher lorsque nous leur annonçons la Bonne Nouvelle. Vérité sur Dieu, vérité sur l’homme et sa mystérieuse destinée, vérité sur le monde. Difficile vérité que nous recherchons dans la Parole de Dieu et dont nous ne sommes, encore une fois, ni les maîtres ni les propriétaires, mais les dépositaires et les serviteurs.
Jésus disait à Pilate « Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. » (Jn 18,37)
Le Fils de Dieu s’est fait homme : il est venu dans le monde pour nous dire la vérité… pour nous conduire vers « la vérité tout entière ». (Jn 16,13)
Il est impossible d’être son disciple sans aimer la vérité.
« Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. » (Jn 18,37)
L’amour est le grand commandement, c’est l’essentiel du message, mais on ne peut pas accueillir ce message sans l’amour de la vérité.
Ceux qui viennent à nous pour entendre la Parole de Dieu sont normalement poussés par cet amour de la vérité. Il ne faut donc pas avoir peur de leur dire tout l’Évangile : « C’est ce qu’ils viennent chercher. »
Il ne faut pas édulcorer l’Évangile pour le rendre plus « acceptable » !
Si ils appartiennent à la vérité, ils écouteront la parole du Christ.
De tout évangélisateur on attend qu’il ait le culte de la vérité, d’autant plus que la vérité qu’il approfondit et communique n’est autre que la vérité révélée et donc, plus que tout autre, parcelle de la vérité première qu’est Dieu lui-même.
Nous qui avons le désir d’évangéliser, nous devons, nous aussi, avoir l’amour de la vérité. Si nous n’étions pas convaincus que l’Évangile est la Parole de Dieu, c’est-à-dire la vérité, quelle raison aurions-nous de le transmettre ? Notre mission n’aurait aucun sens !
Jean disait que « Dieu est amour » (I Jn 4,8). Paul VI rappelle que Dieu est « la vérité première ». D’ailleurs, Jésus disait : « Je suis la Vérité » (Jn 14,6), ce qui laissait entendre qu’il était Dieu. Il est donc évident qu’on ne peut pas évangéliser sans avoir le « culte de la vérité »… sinon, ce qu’on annoncera ne sera pas vraiment l’Évangile. Le « culte de la vérité » n’est pas une idolâtrie, c’est être le reflet de Dieu lui-même.
Le prédicateur de l’Évangile sera donc quelqu’un qui, même au prix du renoncement personnel et de la souffrance, recherche toujours la vérité qu’il doit transmettre aux autres. Il ne trahit jamais ni ne dissimule la vérité par souci de plaire aux hommes, d’étonner ou de choquer, ni par originalité ou désir d’apparaître. Il ne refuse pas la vérité. Il n’obscurcit pas la vérité révélée par paresse de la rechercher, par commodité, par peur. Il ne néglige pas de l’étudier. Il la sert généreusement sans l’asservir.
L’homme étant fragile, la recherche de la vérité est un combat. La vérité n’est jamais totalement acquise, même quand il s’agit de la Parole de Dieu. Celui qui aime la vérité la « recherche toujours », et il est prêt à remettre en question ses certitudes pour mieux l’approcher.
Il doit rester vigilant et se garder de plusieurs tentations possibles.
La plus courante est de dissimuler certaines vérités par peur de déplaire. Pour prendre un exemple actuel : on n’ose pas dire aux jeunes (et à d’autres) que la sexualité suppose l’engagement du mariage. On a peur qu’ils fuient l’Église. Le résultat est qu’on pousse au concubinage ceux qui auraient entendu l’appel de Dieu à la pureté du cœur et du corps.
L’autre tentation est le désir d’étonner, d’être original ou de se faire remarquer. C’est la tentation de celui qui a des disciples ou des admirateurs : ils voudrait faire croire que personne n’avait bien compris l’Évangile, mais que lui a enfin compris.
Pour un croyant, le critère de la vérité, c’est la fidélité à l’Écriture et à la Tradition de l’Église : à ce qu’elle « transmet » depuis le Christ.
Une idée nouvelle ne doit pas remettre en question la foi de l’Église : elle ne peut être bonne que si elle rend mieux compte de la tradition qui vient du Christ.
Celui qui évangélise ne doit pas refuser une vérité, même si elle est dérangeante. Il ne doit pas se contenter, par paresse, de la foi du charbonnier. Il ne doit pas l’édulcorer pour son confort ou sa commodité.
Au contraire, il entretient le désir de l’étudier et de mieux la comprendre pour mieux en vivre.
Il prend garde de ne pas l’asservir, c’est-à-dire de se faire « sa vérité » personnelle. Il a, au contraire, le désir d’être serviteur de la vérité.
Frères et sœurs, que le Seigneur bénisse votre mission et votre désir d’être serviteurs de la parole.
Publié le 2012-12-01