Le Symbole des Apôtres - 15

2)  il est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant
Il va de soi que cette expression : “assis à la droite” est une image… mais elle permet d’exprimer deux aspects de la condition du Fils de Dieu.
Elle signifie que le Fils est au-dessus de toute créature. De personne d’autre on ne dit qu’il est assis à la droite du Père !
Mais elle signifie, en même temps, que le Fils a tout reçu du Père.
C’est du Père que viennent toute chose et tout pouvoir… et lui seul peut donner au Fils le pouvoir d’être créateur et d’être sauveur du monde.
C’est du Père également qu’il reçoit le pouvoir de juger toutes les créatures. C’est en ce sens qu’il viendra juger les vivants et les morts.

3)  d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Faut-il imaginer deux jugements différents… un jugement particulier après la mort… et un jugement dernier à la fin des temps ?
Déjà, on peut remarquer que le Credo ne parle pas de deux jugements.
Cela supposerait un Dieu qui change d’avis… à la suite d’éléments nouveaux qui lui auraient échappés dans un premier jugement !
On ne peut pas non plus imaginer que le second jugement soit une sorte de parodie de jugement… où les élus comparaîtraient de bon cœur et sans inquiétude, le résultat étant connu depuis longtemps !
Il ne peut pas y avoir deux jugements de Dieu sur notre existence !

Parler de jugement dernier et universel… c’est parler le langage des apocalypses… et quand on dit que son jugement est un jugement dernier, on peut comprendre qu’il est sans appel pour l’éternité.
C’est également un jugement universel : le Fils de Dieu décide de la destinée de toute créature.

Les textes apocalyptiques illustrent cette vérité de foi en prenant l’image d’un tribunal où toutes les créatures sont rassemblées devant Dieu, à la fin des temps… par exemple, l’Apocalypse de Saint Jean (20,11-12)… ou encore la parabole du jugement, dans l’évangile de Saint Matthieu (25, 31-46)… qui est une parabole de style apocalyptique.
Relisez et méditez ce texte : un des plus beaux sur l’amour et le service.
Vous verrez que, là non plus, il n’y a pas deux jugements… c’est un jugement universel… et en même temps un jugement particulier… en ce sens qu’il est l’aboutissement de chacune de nos vies.

Le Christ ne juge pas à la façon des hommes… parce qu’il nous aime et qu’il est d’abord un Sauveur… mais aussi parce qu’il ne juge pas sur les apparences extérieures… mais sur les intentions du cœur.
Ce qui revient à dire qu’il nous prend à témoin de la valeur de notre existence. C’est un jugement qui est à l’opposé d’une décision arbitraire étant l’aboutissement exact de nos choix : l’aboutissement de nos actes d’amour ou de nos refus d’aimer !

Tout ce qu’on peut donner à des êtres plus faibles et dépendants… des êtres qui ont besoin de notre amour… est un acte qui décide de notre vie éternelle… un acte qui atteint personnellement le Fils de Dieu.
En vérité, je vous le déclare, ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ! (Mt 25,40)
C’est un message qui est à la base de notre règle de vie… puisque c’est avant tout par l’amour et le service que nous voulons évangéliser.

De même que les enfers ne sont pas un lieu où le Christ descend… ni les cieux un lieu où il monte (pour siéger à la droite de Dieu)… il ne faut pas non plus imaginer le jugement de tous les hommes dans un temps ou dans un lieu particulier.

L’image “apocalyptique” d’un tribunal où comparaissent tous les hommes au terme de l’histoire, nous fait comprendre que le jugement du Christ est universel et éternel… mais le temps de ce jugement est celui de notre vie… et, au terme de notre vie sur terre, ce jugement est achevé.

Le “jugement” qui décide de notre salut, ne saurait, ni attendre la fin des temps, ni être renouvelé à la fin des temps : “En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et croit en Celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle ; il ne vient pas en jugement, mais il est déjà passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient – et dès maintenant elle est là – où les morts entendront la voix du Fils de Dieu et ceux qui l’auront entendue vivront.” (Jean 5,24-25)

Ceci conclut la deuxième partie du Symbole : sur la personne du Fils.

Que Jésus, notre Seigneur et notre frère… vous bénisse.

JCP

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