Je crois… à la communion des Saints,
Parce qu’il est Dieu, Jésus a le pouvoir de nous donner un pardon auquel personne ne pouvait avoir droit : il nous sauve de la perdition éternelle.
Quand nous accueillons son pardon, nos péchés sont remis et nous sommes sauvés… mais un chemin nous reste à parcourir avant d’être purifiés de toutes les conséquences du péché… il faut se remettre en question et reconstruire ce que le péché a faussé et détruit en nous.
Cette conversion devrait avoir lieu en cette vie… mais il arrive souvent qu’elle se prolonge au-delà de la mort.
Le “purgatoire” n’est pas une punition de Dieu, mais une purification nécessaire… et cette purification est douloureuse parce que toute conversion est douloureuse.
Par nos conversions et nos progrès dans la sainteté, nous nous purifions et nous nous libérons, avec la grâce de Dieu, des séquelles du péché… mais nous nous libérons aussi les uns les autres. (Col 1,24)
En étant fidèles à l’évangile quel qu’en soit le prix, en acceptant d’aimer jusqu’au sacrifice de soi, nous réparons ce que le péché avait détruit, en chacun de nous… mais aussi dans l’église qui en est sanctifiée.
C’est ce que dit Saint Paul… et c’est ce qu’il a fait : “Ce qui manque aux épreuves du Christ, je l’accomplis dans ma propre chair, pour son corps qui est l’église.” (Col 1,24)
Ce qu’on appelle indulgence concerne précisément la réparation des séquelles du péché… et la “Communion des Saints” signifie que c’est tout le peuple des élus qui reconstruit, avec la grâce de Dieu, ce que le péché avait détruit… la charité des “Saints” étant communicative et ayant le pouvoir de nous sanctifier.
De même que les conséquences du péché ont blessé toute l’humanité, la réparation de cette blessure est l’œuvre de tous les “Saints”… de la Vierge Marie et de tous ceux qui sont dans la gloire… mais aussi de chacun de ceux qui sont en état de grâce… qui sont en communion avec le Christ.
L’“indulgence de Dieu” signifie qu’il nous fait grâce de bien des choses, et ne nous demande pas de tout réparer… cependant, une telle grâce suppose des dispositions particulières.
On sait que le pardon de Dieu suppose le regret ou la contrition, et la décision de ne pas retomber dans le péché.
L’indulgence, étant un don de sanctification, exige bien davantage : elle suppose une véritable conversion du cœur… elle suppose un vrai désir de sainteté : “Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice (ou de la sainteté), ils seront rassasiés.” (Mt. 5,6)
L’indulgence est un don qui ne peut être reçu sans un amour fervent… et ce don nous vient, à la fois, de l’amour du Christ et de l’amour de tous ceux qui sont en communion avec lui. Elle suppose une communion d’amour.
Le mystère de la “Communion des Saints” signifie que la sainteté est une réalité de communion. Il est vrai que la sainteté concerne chaque personne et qu’elle suppose une conversion personnelle… mais elle n’est jamais une réalité qui nous isole des autres… elle découle d’une communion avec le Christ et avec tous ceux qui appartiennent au Christ… et elle nous met en communion avec eux.
Nos progrès dans la sainteté ne sont jamais isolés… du fait qu’ils sont avant tout un don du Christ sauveur… mais aussi parce qu’ils supposent une communion active entre tous ceux qu’il a sauvés. Leur sainteté nous fait grandir et chacun de nos progrès fait grandir toute l’église.
Jésus a voulu et il a fait une église qui n’est pas une foule : une assemblée d’êtres juxtaposés. Nous sommes un seul corps avec lui… et nous sommes aussi “membres les uns des autres”. (Rom. 12,5)
On ne peut pas se sanctifier sans l’église… on se sanctifie dans l’église et avec elle… et on se sanctifie pour nos frères qui sont l’église :
“Ce qui manque aux épreuves du Christ, je l’accomplis dans ma propre chair, pour son corps qui est l’église.” (Col 1,24)
Ces mots de Saint Paul signifient que la mission doit être vécue comme un don de soi… et ainsi, nous faire entrer dans le mystère de la “Communion des Saints”.
Plus grand est notre désir missionnaire… qui est un désir de faire grandir les autres dans la sainteté, plus nous sommes réceptifs à l’Esprit.
Notre désir missionnaire est un appel à la sainteté… c’est en progressant dans la sainteté, que chacun de nous fera progresser ses frères.
C’est pourquoi la prière est une dimension essentielle de la mission : sans elle notre engagement missionnaire n’aurait pas sa vraie dimension.
Que le Seigneur vous remplisse de sa présence… pour que cette présence attire à lui ceux que vous aimez.
JCP
Publié le 2006-11-20