Notre oikos, c’est donc notre entourage : tous ceux que la Bible appelle des « prochains », c’est-à-dire des proches… tous ceux que les circonstances de la vie ont mis sur notre chemin… tous ceux que le Seigneur nous donne à aimer.
Un docteur de la Loi demande à Jésus : « Qui est mon prochain ? » (Luc 10,29). Il connaît le commandement de Dieu : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lévitique 19,18)
Il est d’accord pour aimer son prochain, mais quand il rencontre quelqu’un, il se demande si c’est un prochain ou non.
Si c’est un prochain, il sait qu’il doit l’aimer… mais s’il rencontre quelqu’un qui n’est pas un prochain, il pense qu’il n’est pas obligé de l’aimer.
Jésus répond à cette étrange question en racontant l’histoire d’un Samaritain qui aime sans se poser de question.
Mon prochain, ce n’est pas celui que je choisis comme prochain, c’est celui que les circonstances de la vie ont rendu proche : celui que Dieu a mis sur mon chemin.
Mon oikos, c’est mon entourage : tous ceux que le Seigneur met sur mon chemin, pour que je témoigne de ma foi auprès de chacun d’eux.
Et la première chose qu’il attend d’un témoin, c’est qu’il se laisse identifier comme chrétien, dès qu’une occasion se présente : c’est le commencement de l’évangélisation.
La question du docteur de la Loi nous étonne : « Qui est mon prochain ? »
Et pourtant, quand on demande aux nouveaux membres des cellules d’évangélisation d’identifier leur oikos, il posent la même question : « Qui est mon oikos … qui sont mes prochains ? »
Certains disent qu’ils n’ont pas d’oikos… c’est comme s’ils disaient qu’ils n’ont pas de prochain !
Paul VI rappelait, que l’évangélisation, ne consiste pas à imposer l’Évangile, mais à le proposer… ce qui constitue un don de soi.
Bien des missionnaires ont donné leur vie pour l’Évangile.
Donner l’Évangile constitue un double acte d’amour : l’amour de la vérité et l’amour des personnes à qui l’on propose cette Bonne Nouvelle.
Jésus dit : « Je suis la vérité » (Jn 14,6), et, à Ponce Pilate qui ne croit pas qu’il y ait une vérité, il dit : « Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. » (Jn 18,37)
Rendre témoignage à la vérité, c’est évidemment dire la vérité de l’Évangile avec fidélité, en l’adaptant le plus possible à chaque personne, mais sans l’édulcorer.
C’est aussi, montrer par toute sa vie que l’on croit en l’Évangile : c’est montrer que l’on aime la vérité en général, et en particulier cette Bonne Nouvelle reçue du Christ.
On ne peut pas mépriser la vérité, puisque le Fils unique de Dieu s’est fait homme pour rendre témoignage à la vérité.
On ne peut pas non plus la mépriser, parce qu’en proposant cette Bonne Nouvelle à nos frères les hommes, on fait un acte d’amour : on leur fait un cadeau inestimable… on les met sur le chemin de la vie éternelle.
Évangéliser, c’est leur proposer un chemin de vie, de pardon et de salut… c’est les inviter à faire la rencontre du Père et la rencontre du Christ… c’est ouvrir leur cœur à l’action de l’Esprit qui va les guérir intérieurement et les faire renaître pour une vie d’enfant de Dieu.
Celui qui témoigne de l’Évangile n’a pas le pouvoir de convertir ni de sanctifier. Seul l’Esprit Saint a ce pouvoir.
Mais, en proposant l’Évangile, il accomplit la mission que le Christ lui a confiée le jour de sa Confirmation… et il fait un immense cadeau à ces frères et sœurs que le Seigneur a mis sur son chemin.
Évangéliser, c’est vraiment un acte d’amour.
Publié le 2012-01-10