Dans sa lettre synodale sur l'Eucharistie, le Pape Benoît XVI a trois chapitres sur l'adoration eucharistique :
1) La relation intrinsèque entre célébration et adoration.
2) La pratique de l'adoration eucharistique.
3) Les formes de dévotion eucharistique.
Aucun Pape n'avait eu des paroles aussi fortes sur ce sujet.
Il y a une “relation intrinsèque entre célébration eucharistique et adoration” : il ne faut pas les opposer… il ne faut pas choisir l'une et s'opposer à l'autre. On peut considérer, au contraire, que le lien qui les unit l'une à l'autre est un “aspect significatif de la foi de l'église”.
L'adoration eucharistique n'est donc pas un aspect marginal ou suspect de la foi et de la pratique de l'église. Elle fait partie de ces choses qui signifient ou qui manifestent ce que l'église croit et ce ce qu'elle enseigne sur l'Eucharistie. Le mot “significatif” suggère également que cette manifestation de notre foi est particulièrement pertinente.
Il va jusqu'à dire que : “Dans cet aspect significatif de la foi de l'église, se trouve l'un des éléments décisifs du chemin ecclésial, réalisé après la réforme liturgique voulue par le Concile Vatican II.”
La redécouverte de l'adoration eucharistique au cours de ces dernières décennies, et la place de plus en plus importante qui lui est donnée… et en particulier le lien qui est fait entre célébration et adoration est “un des éléments décisifs du chemin” parcouru par l'église dans le domaine de la prière et de la liturgie.
Il ne dit pas que l'adoration est un fruit de la réforme liturgique… mais plutôt qu'elle fait partie des choses importantes que la communauté chrétienne a redécouvertes à la suite de la réforme… et sans remettre en cause la réforme.
“Alors que la réforme accomplissait ses premiers pas, le rapport intrinsèque entre la Messe et l'adoration du Saint Sacrement ne fut parfois pas assez clairement perçu. Une objection alors diffuse se faisait jour, par exemple, dans l'affirmation selon laquelle le Pain eucharistique ne nous serait pas donné pour être contemplé, mais pour être mangé. En réalité, à la lumière de l'expérience de prière de l'église, une telle opposition se révélait privée de tout fondement.”
Beaucoup de paroisses avaient abandonné ce qu'on appelait “le salut du Saint Sacrement”, ébranlées par les arguments de ceux qui se présentaient eux-mêmes comme des théologiens éclairés.
Au nom de leur science ils remettaient en cause la tradition et la pratique de l'église… expliquant que cette tradition ne remontait pas aux origines, mais qu'elle était apparue au Moyen Age.
Dans le même temps, un certain nombre de communautés, sans se soucier des arguments, faisait, dans l'adoration, l'expérience de la rencontre du Christ. Mettant de cette façon le Christ au centre de leur vie, elles ne devenaient pas des communautés fermées… mais au contraire, des communautés plus fraternelles et missionnaires.
Ces chrétiens n'ont pas polémiqué en faveur de l'adoration… mais leur expérience de prière a été plus forte que tous les arguments… ainsi, “à la lumière de l'expérience de prière de l'église” l'opposition entre la Messe et l'adoration… entre l'Eucharistie donnée pour être mangée et non pas contemplée… cette opposition “se révélait privée de tout fondement.”
S'il est vrai qu'une telle redécouverte est “l'un des éléments décisifs du chemin ecclésial, réalisé après la réforme liturgique”… on peut considérer également que la première apparition de l'adoration eucharistique, il y a quelques siècles, ne doit pas être comprise comme une décadence moyenâgeuse, mais plutôt comme un des éléments décisifs du chemin parcouru par l'église dans l'approfondissement de sa foi eucharistique.
Par conséquent, frères et sœurs, n'hésitez pas à donner la priorité à cette heure d'adoration hebdomadaire.
C'est notre règle de vie… c'est un idéal que nous propose le successeur de Pierre.
Que le Seigneur vous bénisse,
JCP
Publié le 2007-06-11