Curieuse question : “Qui choisit mon oikos ?”… je suppose que vous avez envie de répondre : “C’est moi !”… et c’est en partie vrai… mais seulement en partie !
Il est probable que la plupart d’entre vous avez des voisins ou des voisines, des collègues de travail, qui ne font pas partie des personnes que vous souhaitez évangéliser.
Mais il vous est peut-être arrivé que tel ou telle vous ait tendu la perche… et là, il a bien fallu vous laisser faire !
C’est ainsi que des gens ont pu entrer dans votre oikos sans avoir été invités.
Vous connaissez le principe : on se laisse identifier comme chrétien… on reste discret et on attend… mais si quelqu’un nous tend la perche, on la saisit toujours !
Il arrive que des gens nous tendent la perche et que nous n’ayons pas la présence d’esprit de la saisir… on est pris de cours… ce qui veut dire qu’on ne voyait pas ces gens-là dans notre oikos !
Et c’est seulement après coup, ayant réalisé ce qui nous arrive, qu’on fait la démarche de revenir vers eux.
Ce ne sont pas toujours les gens qu’on aurait choisis… mais Dieu les a mis sur notre route !
Et lorsqu’on rencontre ainsi une attente, on ne peut pas ne pas répondre !
C’est Saint Pierre qui nous le dit… lui, le premier missionnaire :
“Soyez toujours prêts, dit-il,à justifier votre espérance devant ceux qui vous en demandent compte.” (I. Pi. 3,15)… C’est le B, A, BA de la mission.
On remarquait également qu’on a parfois du mal à accueillir ceux qui font partie, d’une façon évidente de notre oikos… comme les membres les plus proches de nos familles… ils nous embarrassent… parce qu’ils connaissent trop bien notre histoire et nos défauts.
En vacances avec eux, on n’ose pas trop afficher nos convictions… on a peur d’une réponse du genre : “Tiens tu n’étais pas comme ça à telle ou telle époque… ou dans telles circonstances !”
C’est ainsi que parfois, votre oikos se forme tout seul… d’une façon un peu inattendue… mais d’une façon qui s’impose comme une évidence.
Quand on nous a proposé, au départ, d’établir la liste de notre oikos, nous pensions que c’est nous qui allions constituer cette liste… et la plupart d’entre nous étaient embarrassés… ne sachant pas trop comment faire leur choix.
Et voilà que, peu à peu, on a l’impression que le Seigneur choisit, pour nous … qu’il met ceux qu’il veut sur notre chemin.
Il nous demande simplement d’être disponibles… d’être prêts à nous laisser surprendre… d’être prêts à nous laisser déranger de nos projets… à nous laisser déranger par ses projets… et en plus avec le sourire !
Il faut admettre que, quand on lui donne la main, on ne sait pas jusqu’où il va nous embarquer !
Vous voyez que la question : Qui choisit mon oikos ?… méritait d’être posée … et que la réponse est à la fois surprenante et rassurante.
Un jour, paraît-il, des enfants discutaient sur le sujet suivant : “pourquoi Jésus dit-il qu’il faut aimer son prochain ?”
Et l’un d’entre eux a répondu : “Parce que les autres sont trop loin !”
L’histoire prétend qu’il n’avait pas l’ “âge de raison” !
Pour cet enfant, en tout cas, il était évident qu’il fallait aimer… et qu’il fallait commencer par ceux qui sont là… sur notre chemin.
Jésus a inventé une histoire pour nous le dire !
JCP
Publié le 2005-01-31