Frères et sœurs, à l’idée d’être missionnaires, il nous arrive, comme aux premiers disciples, entre Pâques et la Pentecôte, de nous sentir paralysés !
Ils avaient été missionnaires aux côtés de Jésus pendant trois ans, mais, après sa mort et sa résurrection, ils ne se voyaient pas repartir en mission.
Au matin de Pâques, ils avaient vu le ressuscité, ils l’avaient touché de leurs mains, mais ils avaient le sentiment qu’ils ne pouvaient plus être missionnaires sans lui.
Eh bien, sur ce point, en fait, ils avaient raison !
Et Jésus ne leur demandera pas d’être missionnaires sans lui.
Vous connaissez par cœur la finale de l’évangile de Saint Matthieu : qui est l’envoi en mission : “Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc : de toutes les nations faites des disciples” (Mt 28,18-19)… et vous connaissez la conclusion de cet envoi : “Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps.” (Mt 28,20)
On suppose que les disciples, après la Pentecôte, se sont finalement décidés à être missionnaires malgré l’absence de Jésus !
En fait, ils sont devenus missionnaires uniquement quand ils ont compris qu’ils seraient chaque jour avec le Seigneur Jésus, comme ils l’avaient été pendant les trois années de la vie publique… ils ont été capables d’évangéliser quand ils ont compris que ce serait la même présence.
Nous mêmes, nous ne pouvons être vraiment missionnaires que dans la mesure où nous accueillons, comme les premiers disciples, cette révélation… dans la mesure où nous l’accueillons avec notre intelligence et avec notre cœur.
L’envoi en mission, dans l’évangile de Saint Matthieu, est indissociable de sa conclusion : “Je suis avec vous tous les jours.”
Cela veut dire qu’il n’y a pas de mission sans la rencontre du Christ… que la mission n’est pas possible sans qu’il l’accompagne de sa présence.
C’est précisément ce qui faisait vivre le plus grand missionnaire du Nouveau Testament… qui écrit aux Galates (2,20) : “Je vis, mais ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi.”
L’évangile de Saint Jean, dont le langage est si différent de celui de Saint Paul ou de Saint Matthieu, donne strictement le même message :
“En dehors de moi, dit Jésus, vous ne pouvez rien faire.” (Jn 15,5)
Je suppose qu’on peut faire bien des choses, dans bien des domaines, sans être en communion avec le Christ… mais, dans ce domaine de la mission, de l’évangélisation, ou du témoignage de notre appartenance au Christ, on ne peut rien faire… on ne peut pas porter de fruit :
“De même que le sarment, s’il ne demeure pas sur la vigne, ne peut pas de lui-même porter du fruit, ainsi vous non plus si vous ne demeurez pas en moi.” (Jn 15,4)
Et ce que Jésus appelle “porter du fruit”, c’est être l’instrument de la grâce de Dieu.
C’est pourquoi il ajoute cette parole qui est le fondement de toute mission et de toute charge pastorale : “Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, portera beaucoup de fruits.” (Jn 15,5)
Vous comprenez pourquoi la prière et l’adoration font partie de la “règle de vie” des cellules, et pourquoi elles sont le fondement de cette mission et de ce ministère. Par votre Confirmation vous avez reçu la mission ou le ministère de témoins du Christ… et comme vous le savez, un “ministère” cela veut dire : un “service”.
Que le Seigneur vous bénisse, et qu’il vous accompagne de sa présence.
JCP
Paroles de Dieu
Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : “Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés.
Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.”
(Matthieu 28,18-20)
Avec le Christ, je suis fixé à la croix ; je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ma vie aujourd’hui dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi.
(Lettre aux Galates, 2,19-20)
Mais vous, déjà vous voici nets et purifiés grâce à la parole que je vous ai dite : “Demeurez en moi, comme moi en vous.”
De même que le sarment ne peut pas porter du fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
(Jn 15,3-5)
Publié le 2004-11-08