Le Symbole des Apôtres - 11

On a terminé, la semaine dernière, sur cette parole de Saint Paul :
“Je vous ai transmis en premier lieu ce que j’avais moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés, selon les écritures.” (I. Cor 15,3)

En disant : “selon les écritures”, Saint Paul fait allusion aux “Poèmes du Serviteur”, écrits par un disciple d’Isaïe pendant l’Exil à Babylone (Is. Ch. 40 à 55)… il écrivait pour les survivants de la destruction de Jérusalem.
Ils étaient loin de la Terre Sainte… ils n’avaient plus de Roi, plus de Temple, plus de sacrifices, ils avaient été déportés et dispersés au milieu des nations païennes.
Dans ces chapitres d’Isaïe, c’est Dieu qui parle à son Peuple en l’appelant “Israël mon serviteur” (Is. 41,8)… il lui révèle que ses souffrances et son humiliation ne sont pas un échec, mais qu’elles apporteront le salut à toutes les nations païennes. (Is. 53,4-5 … 11-12)

Quand Jésus dit : “Le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude.” (Mt. 20,28)
… cela veut dire que, pour comprendre sa mission dans le monde, il faut comprendre ce qu’était la mission du “Serviteur de Yahvé” dans le livre d’Isaïe.
Ceux qui connaissent le livre d’Isaïe, comprennent que ses souffrances ne sont pas un échec, que sa mort n’est pas une simple exécution, mais un sacrifice : ils comprennent que Jésus a donné sa vie pour le salut le monde.

Il s’est fait homme “pour nous les hommes et pour notre salut”… Il n’a pas souffert sans raison : il a été “Crucifié pour noussous Ponce Pilate.” (Symbole de Constantinople)

Jésus avait donné un commandement nouveau : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.” (Jn 13,34)
Et il avait expliqué qu’un tel amour, semblable au sien, pouvait aller jusqu’à donner sa vie : “Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.” (Jn 15,13)

Lui, le Fils de Dieu, avait aimé ses disciples comme des frères… il avait aimé les pécheurs… il avait pardonné à ceux qui le persécutaient.
Et il a voulu aller jusqu’au bout de l’amour en donnant sa vie.
Il ne pouvait pas donner sa vie divine… mais s’étant fait homme, il nous a dit, non seulement avec des paroles, mais en faisant le sacrifice de sa vie humaine, son amour et sa volonté de nous sauver.
Il nous a fait comprendre cet amour, d’une façon plus parlante que tous les discours.

On peut imaginer que, s’il l’avait voulu, il aurait pu sauver le monde sans donner sa vie… mais en donnant sa vie il nous fait découvrir jusqu’où il nous a aimés… il nous révèle, à la fois, la gravité du péché, et l’amour qui veut nous sauver du péché et de ses conséquences éternelles.
Il a voulu que sa mort sur la croix soit le sacrifice qui réalise le salut du monde. Il a voulu que le plus grand acte d’amour de sa vie terrestre soit celui qui sauve le monde.

“Le Christ est mort pour nos péchés, selon les écritures” (I. Cor 15,3)… message qui se retrouve dans le Symbole des Apôtres : “il a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort, et a été enseveli.”

La prédication des Apôtres a commencé par là… le jour où ils ont reçu la force de l’Esprit Saint… et qu’ils ont osé devenir des témoins.
C’est le message que Paul a diffusé dans les peuples étrangers à Israël :
“Je vous ai transmis en premier lieu ce que j’avais moi-même reçu.”

L’église se propage uniquement par le témoignage… s’il n’y a pas de témoins de cette Bonne Nouvelle, il n’y a pas d’église.
C’est à l’église que Jésus a confié son évangile pour qu’elle le transmette, avec l’assistance de l’Esprit Saint.
A nous, qui sommes confirmés, il a fait les dons de l’Esprit nécessaires pour être des témoins.
Si nous avons reçu ce Sacrement, nous savons qu’il ne nous manque rien pour être des apôtres du Christ… et qu’il dépend de nous de mettre en oeuvre les charismes que nous avons reçus.
Nos charismes sont divers… mais personne ne peut dire qu’il n’a pas de charisme… qu’il n’a rien reçu de l’Esprit !

Que le Seigneur vous bénisse… qu’il vous donne la lumière et la force de son Esprit.

JCP

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