Sur le Partage

Frères et sœurs, la foi telle que le Symbole nous la transmet est une condition de la rencontre des personnes divines.
Une foi qui n'aboutit pas à la rencontre du Père et à la rencontre du Fils, et à se laisser recréer par l'Esprit, est une foi qui tourne à vide.
Le Symbole est trinitaire, parce que notre vie chrétienne est une communion… et parce que la foi a sa raison d'être dans l'amour.

D'autre part, le trésor de la foi nous a été confié pour que nous le transmettions.
La mission n'est donc pas autre chose que l'amour… c'est une dimension essentielle de l'amour… puisqu'elle consiste à faire découvrir le Christ… elle consiste à conduire vers lui des frères éloignés : à les mettre en sa présence.

C'est pourquoi le temps du Partage est un moment essentiel de nos rencontres… c'est un moyen qui nous est proposé pour nous aider à être véritablement missionnaires… et c'est un moyen de sanctification.
Ce que Dieu a fait pour moi… ce que j'ai fait pour lui… c'est-à-dire pour la mission.
Nous ne devons pas prendre à la légère cette réflexion… ni rien faire qui puisse la compromettre pour nos frères.
Je veux dire par là qu'à moins de grands problèmes qui nécessitent une écoute et un accompagnement particulier, on évitera de s'étendre sur des sujets autres que les grâces reçues, d'une part, et notre mission d'évangélisation, d'autre part.

Cela suppose (si je peux me permettre quelques indications pratiques) que chacun ait le souci de prendre la parole à voix haute et claire… ce qui vaut également pour les intentions de prière.
Que l'on évite, si possible, de dire qu'on n'a rien à dire !
Et le secret, pour cela, consiste à préparer… on a une heure d'adoration, chaque semaine, pour y penser… mais cette préparation peut aussi être quotidienne… pas longue (une minute), mais quotidienne… avec quelques notes… pas longues : trois mots sur ce que Dieu a fait pour moi, trois mots sur ce que j'ai fait pour lui… dans un coin de calepin.
Et très vite, la difficulté sera de choisir dans tout cela, et d'apprendre à être bref !

C'est la situation idéale : où le partage est un encouragement mutuel à rendre grâces et à évangéliser.
La pire des hypothèses est celle où n'ayant rien à dire sur l'évangélisation, on va raconter sa vie d'une façon interminable.

Tant qu'on ne saura pas reconnaître la présence et l'action du Seigneur dans notre vie, on n'avancera pas dans notre vie spirituelle.
Notre tentation constante est de nous approprier les grâces de Dieu.
En fait, tout acte de foi est un don de Dieu.
Le plus petit acte d'amour est important… c'est un don de Dieu.
Le plus petit geste qui peut conduire les autres vers le Seigneur Jésus est missionnaire… et c'est un acte d'amour.

Celui ou celle qui a des enfants a, inévitablement, une multitude de paroles et de gestes, chaque jour, qui peuvent les orienter vers le bien et vers Dieu… qui peuvent les orienter vers la sainteté.

Ces relations familiales sont la première étape de la mission et de la mise en œuvre de notre Confirmation… et c'est en prenant conscience de ce qu'on fait pour son conjoint ou pour un enfant qu'on sera amené à aller un peu plus loin… et ainsi, faire un pas de plus dans l'esprit missionnaire.

Et si nous faisons l'expérience de la difficulté d'aimer… si nous prenons conscience, à certains moments de la dureté de notre cœur, nous pourrons faire cette simple prière :

“Seigneur, je ne peux pas aimer sans toi.
Mets en moi ton Esprit.”

Que le Seigneur vous bénisse.

JCP

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